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Le billet sciences du week-end. Tout roule pour l’électrique !

Malgré la crise, le cap historique des 111 000 immatriculations de voitures électriques a été enregistré en France en 2020. 

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Une station de recharge multiservices (wifi,poste, recharges de téléphones) alimentée partiellement en énergie solaire.  (STATION E)

Après avoir dépassé le cap historique des 110 000 immatriculations enregistrées en 2020, les voitures électriques semblent plus que jamais avoir la cote.  

Une année verte pour l’automobile

Même en pleine année noire pour l’automobile, avec un effondrement des ventes de voitures neuves, l’électrique tire son épingle du jeu. En 2020 seulement, si elles ne représentent toujours que 7% du marché global, leurs ventes ont triplé. À cette augmentation, le gouvernement n’est pas étranger. Entre les réglementations imposées aux constructeurs sur les émissions de CO2 et les aides massives pour l’achat de véhicules propres, tous les indicateurs sont au vert.

Selon Michel Derdevet, spécialiste de la question, professeur au Collège européen de Bruges et à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, cette transition devrait d’ailleurs avoir des atouts aussi bien environnementaux qu’économiques. 

“Le secteur des transports représente 40% des émissions en CO2 en France. Il faut donc basculer vers des mobilités durables. Cependant, c’est également un atout économique, puisque le coût d’un plein électrique est de l’ordre de trois fois inférieur à celui d’un véhicule thermique. On a, ce qui est assez rare, une combinaison entre intérêts écologiques et économiques.”    

Rouler rétro : l’ancien se met à l’électrique

S’il est vrai que, compte tenu de la crise, beaucoup vont hésiter à changer de véhicule, certains voient en cette mobilité réinventée une opportunité. Parmi eux, les constructeurs automobiles. En suivant la tendance, ils espèrent séduire de nouveaux publics.

Le prototype de la R5 électrique de Renault. (RENAULT)

Pour le français Renault, le rétro "émotion" (la voiture des parents) mais modernisé, fait partie de la stratégie de reconquête. Après le succès de la petite Zoé, ce sont les modèles phares de la marque qui reviennent.

Bientôt, c’est avec la R5 que le français compte surfer sur la vague du vintage et de l’électrique. Les records de ventes de l’époque ne pourraient se reproduire que si les prix à l’achat et à l’usage soient abordables par le plus grand nombre. Selon Ivan Segal, directeur commercial France chez Renault, la R5 revisitée est “un prototype qui inspire, un modèle culte de notre patrimoine, et qui incarne la modernité. Un véhicule ancré dans son temps, urbain et électrique”.  

Développement des voitures électriques : des enjeux multiples 

Sur la question centrale de l’autonomie, les professionnels sont confiants. Depuis quelques années, les progrès dans les matériaux et la chimie des batteries sont tels que, tous les 10 ans, leur capacité énergétique double. S’il est sûr qu’il y aura une limite, les experts pensent qu’en 2035, elles offriront 1 000 km d'autonomie avec des temps de recharge de 5 minutes.

L’autre enjeu, la capacité de notre système électrique à absorber une telle demande semble lui aussi sous contrôle. 

Si l’on part sur l’hypothèse de 15 millions de voitures électriques en 2035, cela ne devrait représenter que 7 à 10% de la consommation française, mais ce devrait être un programme européen où il sera possible de traverser tous les territoires en électrique, c'est-à-dire un maillage de stations de recharge, à l’image des stations services  actuelles.

Michel Derdevet, professeur grandes écoles à Bruges et à Paris

Le gouvernement entend tabler sur l’installation de 100 000 bornes électriques en France, fin 2021. Évidemment, cela reste valide, à condition que l’ensemble des usagers ne décident pas de recharger simultanément leurs batteries. C’est dans cette éventualité que l’industrie devra mûrement réfléchir à la gestion des pics de consommation.   

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