Le billet sciences du week-end. Départs en vacances : le retour des trains de nuit
Dormir en étant bercé par le roulement du train. Un moyen de transport ancien qui revient à la mode.
Aujourd’hui, il ne reste que deux lignes, au départ de Paris, de ces trains de nuit qui faisaient partie du quotidien des Français, jusque dans les années 80 : l’un pour rallier Briançon, la capitale des Hautes-Alpes, et l’autre, qui rejoint Latour-de-Carol dans les Pyrénées, via Rodez en Occitanie. Progressivement, la grande vitesse des TGV et le faible prix des billets d’avion ont précipité la quasi-disparition des trains de nuit.
550 gares étaient desservies par des trains de nuit dans les années 80 en France.
Karima Delli, députée européenne écologiste, présidente de la commission transports et tourisme
Ce mode de transport économique et écologique n’a pas dit son dernier mot
Depuis plusieurs années, des collectifs citoyens comme le collectif français Oui au train de nuit !, militent pour son retour, et l’actualité semble leur donner raison. En effet, les opérateurs de quatre états européens – Allemagne, Autriche, France, Suisse – ont signé un accord pour développer des lignes intra-européennes, avec l’appui financier des pays respectifs, ainsi que de fonds européens. On parle ainsi de Paris-Vienne, Paris-Zurich, Paris-Hambourg ou Barcelone, ou encore Bruxelles-Berlin à l'horizon 2024.
Le train de nuit a de nombreux avantages. Il est tout d’abord une réelle alternative écologique quand il utilise des lignes électrifiées. Si les trains de nuit devaient emprunter des voies secondaires non électrifiées, ils devraient être tractés par des motrices diesel, pas très écologiques ! L’avenir sera alors d’utiliser des motrices électriques alimentées par des piles à combustibles et de "l’hydrogène vert".
De plus, le réseau des trains de nuit permet de desservir des villes moyennes qui ne sont pas desservies par le TGV. Enfin, et ce n’est pas le moindre de ses points positifs, il permet d’économiser une nuit d’hôtel.
"Le train de nuit permet d’arriver sans stress, et reposé au petit matin, en centre-ville, évitant de devoir anticiper en arrivant la veille, ce qui laisse toute la journée pour vaquer à ses occupations", ajoute Karima Delli.
Le confort au rendez-vous
Les champions des trains de nuit sont les Autrichiens, avec le "Nightjet" qui fait référence en matière de confort. La SNCF a, quant à elle, choisi de procéder à des travaux de modernisation de ses trains existants
Des collations pour le dîner, un petit déjeuner servi avant l’arrivée, un personnel de bord à disposition, le Wifi à bord... Une offre qui va du siège inclinable bon marché, jusqu’au compartiment à deux couchettes avec, pour certains trains, douche et toilettes privatives.
Alain Krakovitch, directeur général de Voyages SNCF
Pour l’opérateur de transport, la question de la rentabilité se pose : "On a une problématique économique sur les trains de nuit. Vous vendez une place par train et par nuit, alors que pour le TGV, chaque place peut être vendue jusqu’à quatre fois dans une journée, compte tenu des multiples rotations d’un même train", précise Alain Krakovitch.
Les prix pratiqués, notamment par "Nightjet", restent accessibles. Par exemple, pour un Zurich-Hambourg (700 km de distance), les premiers prix sont à 29 euros pour un siège, 49 euros pour une couchette et 139 euros pour une cabine individuelle avec douche et petit déjeuner, à comparer avec un trajet de jour et une nuit d’hôtel.
Le train, transport de demain ?
Les trains de nuit ne sont pas les seuls à se développer. Aujourd’hui, c’est l’ensemble du secteur ferroviaire qui est en ébullition. Par exemple, la coopérative citoyenne Railcoop se mobilise pour permettre la réouverture de lignes ferroviaires qui ont été fermées, comme la ligne entre Bordeaux et Lyon, en passant par le Massif Central, une ligne qu’elle ambitionne relancer d’ici 2022.
Au Japon, les trains de luxe ont un tel succès que les places sont rares, et les billets attribués à la loterie. Selon la formule, une ou trois nuits, il en coûtera entre 2 500 et 7 700 euros aux passagers locaux.
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