Cet article date de plus de dix ans.

Hurlements de haine dans les salons

Aujourd’hui, en compagnie du Chœur de Radio France, écoutons "Feu feu partout", une œuvre destinée aux soirées de musique savante.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 15 min
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Pendant les quatre années de la Grande Guerre, les Français ont chanté – et beaucoup chanté. Mais l’écrasante majorité des chansons écrites pendant et à propos de cette immense épreuve collective n’ont pas été enregistrées et ont disparu des mémoires.

Nous avons exhumé les partitions de ces chansons, oubliées depuis près d’un siècle dans les bibliothèques et les archives : grands succès des vedettes de l’époque, chants des régiments, hymnes patriotiques ou comptines apprises aux enfants, mais aussi chansons antimilitaristes circulant sous le manteau, manifestations de la plus hystérique haine du Boche ou refrains des troupes coloniales…

Ces chansons ont été enregistrées par les voix du Chœur et de la Maîtrise de Radio France, et forment la matière de ces chroniques qui explorent les pensées, les colères, les rêves, les espoirs et les désespoirs des Français pendant la guerre. 

"La horde hideuse des vandales"

Aujourd’hui, écoutons Feu, feu partout, une autre expression de la colère du monde de la musique classique contre l’Allemagne.

Elle est l’œuvre, paroles et musique, de Paul-Eugène Mesplès. On connaît surtout cet artiste dans ses activités de peintre, de lithographe, d’affichiste, d’illustrateur, de caricaturiste. Mais, en 1914, il se lâche sur le papier à musique et produit cette chanson qui est tout entière un bloc de rage contre l’Allemagne.

Là encore, on revient à l’émotion des premières semaines de la guerre. La France subit de terribles défaites, perd la bataille des frontières, l’armée doit céder du terrain partout et le territoire national est envahi. Ce n’est pas une armée mieux préparée et mieux commandée qui suscite la hargne de Mesplès, mais ce qu’on appellerait aujourd’hui les dommages collatéraux : la cathédrale de Reims bombardée par l’artillerie allemande, des musées détruits en Belgique ou dans le Nord de  la France, des œuvres d’art volées… et un certain nombre de crimes de guerre contre les civils. Voici qui fait, sous la plume de Mesplès, les caractéristiques d’un peuple barbare. 

Dans cette chronique, vous entendez des extraits de :

Feu, feu partout de Paul-Eugène Mesplès par le Chœur de Radio-France (1914, enregistrement de 2014)

Extrait d’À coups de crosse d’Albert Larrieu, 1914 (Lu par Jean-Yves Chilot)

Feu, feu partout de Paul-Eugène Mesplès par le Chœur de Radio-France (1914, enregistrement de 2014)

 

Retrouvez en intégralité les chansons des chroniques des semaines précédentes sur le site La Fleur au fusil de RF8, la radio numérique de Radio France.

 

La Fleur au fusil est aussi un livre sur les chansons de la Première Guerre mondiale, qui paraîtra en septembre et que vous pouvez déjà précommander sur le kiosque Radio France.

 

Vous pouvez également suivre l'actualité de cette chronique

 

Professeurs, lycéens et collégiens, France Info et l’Éducation nationale ont créé ensemble un site où vous pouvez trouver une centaine de chroniques sur des chansons chargées d’histoire, Ces chansons qui font l'histoire.

 

 

 

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