Cet article date de plus de dix ans.

Essayer de donner un sens au massacre…

Aujourd’hui, centenaire du jour le plus meurtrier de la guerre pour l’armée française découvrons, en compagnie du Chœur de Radio France, "Ceux du front", une chanson qui essaie de rendre du sens à la tuerie.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 15 min
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Pendant les quatre années de la Grande Guerre, les Français ont chanté – et beaucoup chanté. Mais l’écrasante majorité des chansons écrites pendant et à propos de cette immense épreuve collective n’ont pas été enregistrées et ont disparu des mémoires.

Nous avons exhumé les partitions de ces chansons, oubliées depuis près d’un siècle dans les bibliothèques et les archives : grands succès des vedettes de l’époque, chants des régiments, hymnes patriotiques ou comptines apprises aux enfants, mais aussi chansons antimilitaristes circulant sous le manteau, manifestations de la plus hystérique haine du Boche ou refrains des troupes coloniales…

Ces chansons ont été enregistrées par les voix du Chœur et de la Maîtrise de Radio France, et forment la matière de ces chroniques qui explorent les pensées, les colères, les rêves, les espoirs et les désespoirs des Français pendant la guerre.

"Quelque soit le deuil de vos cœurs, pleurez fièrement, tendre mère"

Aujourd’hui, écoutons Ceux du front, une chanson qui trouve sa source dans la tragédie de masse que traverse la France.

"Quel que soit le deuil de vos cœurs / Pleurez fièrement, tendre mère / Fille ou fiancée, épouse ou sœur ". Voici ce que chante le Chœur de Radio France dans Ceux du front. Une chanson écrite par des soldats pour les femmes qui attendent à l’arrière. Ces hommes parlent du deuil.

Et, en effet, la question se pose. Elle se pose de manière dramatique pour les mères, les filles, les fiancées, les épouses, les sœurs des soldats qui sont sous les drapeaux.

N’oubliez pas que les premiers mois de la guerre voient une accumulation de désastres et de tragédies – et finalement très peu de bonnes nouvelles. La seule journée du 22 août 1914 – il y a cent ans aujourd’hui – est un tourbillon de défaites de l’armée française. Dans les Ardennes, en Lorraine, dans les Vosges, les Allemands percent. Ce n’est pas seulement une série de flèches tracées à la hâte sur des cartes d’état-major, ce sont 27000 Français qui sont tués. Savoir que 13000 Allemands ont été tués ce même jour ne change rien au deuil qui frappe les mères, épouses, fiancées, filles ou sœurs de 27000 hommes tués le même jour…

Dans cette chronique, vous entendez des extraits de :

Ceux du front par le Chœur de Radio-France (1915, enregistrement de 2014)

Marche funèbre du jeune soldat par la Maîtrise de Radio-France (1914, enregistrement de 2014)

Extrait du Pater de l’espérance , 1916 (lu par Jean-Yves Chilot)

Ceux du front par le Chœur de Radio-France (1915, enregistrement de 2014)

  

Retrouvez en intégralité les chansons des chroniques des semaines précédentes sur le site La Fleur au fusil de RF8, la radio numérique de Radio France.

 

La Fleur au fusil est aussi un livre sur les chansons de la Première Guerre mondiale, qui paraîtra en septembre et que vous pouvez déjà précommander sur le kiosque Radio France.

 

Vous pouvez également suivre l'actualité de cette chronique

 

Professeurs, lycéens et collégiens, France Info et l’Éducation nationale ont créé ensemble un site où vous pouvez trouver une centaine de chroniques sur des chansons chargées d’histoire, Ces chansons qui font l'histoire. 

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