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Delphine Batho : "La France va prendre le tournant de l'économie verte"

La ministre de l'Ecologie, du Developpement Durable et de l'Energie était l'invité de France Info vendredi matin. Delphine Batho est revenue sur le maintien de la politique de réduction du nucléaire en France d'ici 2025, mais aussi sur la nécessité d'organiser la montée en puissance des énergies renouvelables. La ministre a également confirmé son soutien à Harlem Désir comme successeur à Martine Aubry au poste de Premier Secrétaire du Parti Socialiste.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
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Le gouvernement serait il en train de revenir sur une taxe
de 75% des hauts revenus ? Delphine Batho affime, elle, que l'engagement
qui a été pris par François Hollande en faveur de la justice fiscale sera tenu,
pour que l'effort de crise soit partagé. "Il y a un arbitrage du
gouvernement pour examiner les modalités concrètes
(...) On demande un
effort plus important à ceux qui ont plus de moyens. Il s'agit des revenus qui
sont au-delà de la part d'un million d'euros, donc cet engagement sera tenu et
les modalités en seront présentées à la fin du mois de septembre, avec le
projet de loi de finances"
.

Harlem Désir, un "rassembleur

Sur la candidature de Harlem Désir à la succession de
Martine Aubry, Delphine Batho affirme partager le soutien déjà apporté par
Manuel Valls à l'ancien  leader de S.O.S
Racisme : "comme militante, à titre personnel, je pense que
Harlem, que je connais depuis que j'étais adolescente quand j'ai commencé à
militer, il fait partie des gens qui était pour moi une référence. Il avait
montré lors de l'organisation des primaires socialistes, qu'il avait toutes les
capacités d'un rassembleur
 ".

Objectif : baisse du prix de l'essence et promotion des véhicules du futur

Est-ce que se féliciter des prix à la pompe serait
contradictoire dans l'optique d'une poilitique qui sortirait du "tout-essence" ?
Delphine Batho n'oublie pas l'enjeu écologique majeur mais "notre
devoir est aussi de protéger le pouvoir d'achat des français, pas de faire
payer la crise écologique aux catégories populaires et moyennes. Donc l'intervention
du gouvernement est sur deux fronts, sur l'immédiateté, pour soulager le
pouvoir d'achat, et c'est en même temps un bonus écologique sur la voiture
écologique, sur le véhicule du futur, hybride ou électrique. L'objectif :
que les français, lorsqu'ils renouvellent leur véhicule, s'orientent vers un
véhicule hybride ou éléctrique"
.

Réduire la facture énergétique des Français

De nombreuses annonces de mesures énergétiques, en dernier
lieu celle sur la tarification progressive sur le gaz et l'electricité, ont semé
le trouble : "l'objectif, c'est de réduire la facture énergétique des
catégories moyennes et populaires, et le meilleur moyen de la réduire, c'est
encore l'énergie qu'on ne consomme pas. D'où ce grand chantier, qui comprend un
élément fondamental : la réforme des tarifs progressifs, une réforme
révolutionnaire puisque si on consomme un volume normal d'énergie on aura un
bonus, et si on surconsomme, il y aura un malus appliqué"
. Objectif :
avoir des systèmes de bonus/ malus, qui incitent la production à se tourner
vers des modes de développement et de consommation vertueux.

"Aujourd'hui, avoir un véhicule hybride, c'est à peu
près 1.000 euros d'économie d'essence à l'année pour un trajet quotidien jusqu'à
son travail" (Delphine Batho, ministre de l'Ecologie)

Où en est la taxe carbone ? Des discussions vont s'ouvrir,
lors de la conférence environnementale prévue les 14 et 15 septembre prochain,
sur la fiscalité écologique. Aujourd'hui, le but n'est pas de réactiver le
projet de taxe carbone tel qu'il avait été prévu par le gouvernement Sarkozy ("une
taxe injuste socialement et dont l'efficacité écologique était discutable
"
selon Delphine Batho). Une discussion est possible sur les outils fiscaux qui
doivent inciter à des comportements vertueux en matière d'écologie : " la
fiscalité est un outil de l'état mais pas le seul 
"

Alors que Photowatt mets la clé sous la porte, la filière du
photovoltaïque s'inquiète: "L'instabilité permanente des règles organisées par
le précédent gouvernement a profondément déstabilisé des entreprises et a
conduit à supprimer des emplois"
, répond Delphine Batho. "La France
va aujourd'hui prendre le tournant de l'économie verte : il y a la possibilité
de créer des emplois en France, localisés, avec le travail sur les énergies
renouvelables, l'éolien, les énergies marines, la méthanisation, la géothermie.
C'est ça le chantier de la transition énergétique : organiser la montée en
puissance des énergies renouvelables, pour favoriser les emplois sur le
territoire français"
.

Par ailleurs, les récents problèmes rencontrés par l'usine
de Fessenheim rappelle l'engagement pris par François Hollande : Delphine
Batho confirme l'intention de la fermeture de l'endroit avant la fin du
quinquennant,  pour en faire un site
pilote dans le démantèlement. C'est aussi un enjeu industriel pour la France. "Fessenheim
fermera le plus tôt possible, dans des conditions techniquement et socialement
responsables, qui pourront garantir la reconversion du site et la reconversion
des emplois, selon un calendrier précis"
.

Sur les récentes polémiques provoquées par les propos de
Manuel Valls
et de Delphine Batho à propos de la filière nucléaire déclarée comme "filière d'avenir"  : pas d'étonnement de sa part, la trajectoire
du gouvernement reste de réduire la part du nucléaire de 75 à 50% dans l'électricité.

"Nous continueront d'avoir besoin d'une part de
nucléaire pour des questions de sécurité d'approvisionnement énergétique de la France"
 (Delphine Batho)

 

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