Salon de l'agriculture : François Hollande en sauveur de la PAC
Les images auront un air de
déjà vu ce samedi au Salon de l'agriculture : la foule, les caméras, un service
d'ordre sur les dents et au milieu, François hollande. Il brosse une vache, prend
un agneau dans ses bras ou avale un steak au petit déjeuner. C'était, le 28
février 2012. Le président n'était alors que candidat.
Le chef de l'Etat avait
passé 11h45 sur place l'an dernier. Cette fois, il a prévu un marathon de 10h. Le
monde agricole, et tout ce qu'il représente dans l'imaginaire collectif, valent
bien cela d'après Stéphane Rozès. "Pour les François, les agriculteurs
sont l'image de nos racines et d'une certaine forme d'authenticité. Un
président qui va à leur contact est un président qui a gardé les pieds sur
terre. "
"Il a confirmé son attachement au monde agricole" (FNSEA)
Des doléances qu'il a
entendues, et relayé à Bruxelles, où le 8 février dernier, François Hollande a
négocié un budget en baisse pour la première fois dans l'histoire de l'Union
européenne. Mais le président français a préservé la PAC du coup de rabot voulu
par les Britanniques.
La France est le premier
bénéficiaire de la PAC. Des pans entiers de notre agriculture dépendent des
aides et du contrôle des prix qu'elle détermine. D'où la reconnaissance du
secteur envers François Hollande. Une reconnaissance vigilante, précise
Christiane Lambert, première vice-présidente de la FNSEA. "Il a confirmé
son attachement au secteur agricole. Maintenant il va falloir que l'on voit
comment concrètement sur le sujet crucial de la compétitivité, le président de
la République impulse un certain nombre de réformes que nous attendons ".
Le petit marché des dirrigeants européens
La façon dont François Hollande
a négocié le budget européen ne fait pas que des heureux. Parmi les plus
critiques, l'eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit, vent debout contre les
égoïsmes nationaux qui ont empêché les négociateurs de regarder vers l'avenir.
Sans oublier la droite
française, qui entend rendre à César ce qui est à césar. Bruno le Maire,
ex-ministre de l'agriculture de Nicolas Sarkozy. "Le maintien de la PAC,
c'est le résultat de Nicolas Sarkozy. "
C'est un paradoxe : la
France compte de moins en moins d'agriculteurs. Cette clientèle électorale
s'est largement étiolée, mais la politique est affaire de symbole. La toute
nouvelle popularité de François Hollande auprès d'un monde rural
traditionnellement ancré à droite n'est pas anodine.
Le monde paysan, enjeu
politique majeur pour tous les partis, à un an des élections municipales, comme
chaque année, les responsables politiques vont donc se bousculer porte de Versailles.
Jean-François Copé et Ségolène Royal ont prévu de se rendre au salon le 27
février. Marine Le pen et François Fillon y seront le lendemain.
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