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Quand les politiques se piquent de télévision

Au menu ce mardi matin, en toute indépendance, le pouvoir et de l'audiovisuel public dont fait partie France Info. Avec en première ligne la ministre de la Culture et de la communication.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

Jouer à la directrice des
programmes, c'est ce qui est reproché à Aurélie Filippetti. Depuis des semaines, la ministre de la Culture et de la
communication attaque sans relâche les dirigeants de
France Télévisions. Elle critique leurs décisions, exige
de leur part des programmes de qualité. Et dans le même temps, leur budget est
en baisse : ils doivent faire 85 millions d'euros d'économies.

Ajouter à cela une journée
de grève aujourd'hui à France Télévisions. Et vous avez de quoi faire tourner
en bourrique un PDG, Rémy Pflimlin nommé directement, comme celui de Radio France, par Nicolas
Sarkozy. Donner son avis sur les programmes, c'est un interventionnisme qui
choque Michèle Cotta qui a été notamment à la tête de France 2 et qui a été présidente
de la Haute autorité, l'ancêtre du CSA : "L'intervention dans les programmes, ce n'est pas leur boulot".

Alors y-a-t-il une forme de
continuité dans cette façon de faire, dans cet interventionnisme. Michel
Herbillon est député UMP du Val-de-Marne. Il avait défendu la loi audiovisuelle
de Nicolas Sarkozy. Et pour lui, Aurélie Filippetti va beaucoup trop loin : "Jamais dans le passé on a vu de telles mises en cause, aussi directes, aussi intempestives..."

C'est vrai que pour
l'instant on ne sait rien de la future loi sur l'audiovisuelle. On ne sait même plus quand
elle sera présentée.

Aurélie Filippetti fait-elle
pire que Nicolas Sarkozy en matière d'interventionnisme dans l'audiovisuel
publique?

Ce n'est pas du tout l'avis
d'Isabelle Veyrat-Masson, chercheuse au CNRS et directrice du laboratoire communication et politique : "Nicolas Sarkozy intervenait constamment dans la vie de l'audiovisuel public, licencier les uns, faire nommer les autres ..."

Et pour l'instant, les
prochaines nominations, les premières pour le pouvoir socialiste, se feront au
début de l'année prochaine au CSA.

En attendant, la ministre
Aurélie Filippetti défend sa façon de faire, c'était samedi sur France 3 : "Ce n'est pas de l'ingérence. Je discute sur les missions de service public et c'est mon rôle" .

Lundi, Aurélie Filippetti a
reçu le PDG de France Télévisions. Le ministère de la
communication a indiqué après la rencontre, dans un communiqué, que que la ministre a témoigné, une nouvelle
fois, de sa confiance à Rémy Pfimlin. La discussion, indique ce
même communiqué,  a porté notamment sur les grandes orientations en matière de
programmes. La télé publique reste donc
sous haute surveillance...

 

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