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Nicolas Sarkozy veut enjamber la primaire UMP

L'ancien président, qui n'est toujours pas candidat, consulte en boucle. Plus le temps passe, plus il s'impose comme unique recours pour une UMP en déprime. Des spéculations qui agacent Alain Juppé (voir plus bas).
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
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Si vous jetez un œil sur
l'agenda du parti, cette semaine, c'est "Waterloo, morne plaine".
Pas de petit déjeuner des ténors ce mardi matin, pas de bureau politique, le
patron a mis la clef sous le paillasson. Jean-François Copé prend l'air aux
Etats-Unis et au Canada. Aller parler de l'intervention française en Centrafrique devant un think tank à Washington lui fait
le plus grand bien, après l'humiliation du sondage IFOP pour Atlantico ,
qui le crédite d'un seul tout petit point dans la course à la présidentielle,
là où les sympathisants UMP réclament à 60% un Nicolas Sarkozy outrageusement
dominant.

Du coup, certains esprits taquins appellent le président du parti
"Mr 1% ", ce à quoi l'entourage de Copé répond : ce sondage ne
rime à rien. La question portait sur les souhaits de candidatures en 2017, tous
les Sarkozystes amis de Jean-François ont logiquement choisi l'ancien
président. Mais le désamour est bien là, même si Jean-François Copé fait le job
et sillonne le pays pour rebâtir un parti très abîmé. Seul lot de consolation,
son ennemi intime dévisse grave lui aussi : François Fillon, qui a dégringolé
à 7% de souhaits à droite, traverse une passe difficile. Les militants ont
détesté sa volte-face sur le FN, et sa charge anti-Sarkozy, crime de
lèse-majesté. L'UMP a le blues.

Il resterait donc plus que l'hypothèse Sarkozy à l'UMP
?

"Il n'y a plus que lui,
le jour où il va appuyer sur le bouton retour, il y aura un raz-de-marée, ils
vont tous se précipiter chez lui"
, reconnaît, sur un ton désabusé, un
Filloniste qui s'est détourné de l'ancien Premier ministre après sa séquence "droitisation".
"C'est Sarkozy, c'est réglé, il n'y a pas d'autre solution ", aurait
même lâché Jean-Pierre Raffarin lors d'une réunion de chefs à l'UMP. A propos
de la ruée supposée vers l'ancien président, le mouvement est déjà largement
amorcé : "La rue de Miromesnil est aujourd'hui très fréquentée ", s'amuse Brice Hortefeux, qui affirme que ce retour
demeure encore et toujours hypothétique, "pas question de parler à sa
place
", glisse le fidèle lieutenant, "et puis Nicolas ne s'occupe
pas des affaires de l'UMP"
. Ce propos en apparence anodin masque à peine une
stratégie qui est en train de se dessiner au fil des mois et qui devrait régler
une bonne fois pour toute la question de la primaire à l'UMP. Alain Juppé,
gardien du temple de retour en grâce, qui vise lui-même l'Elysée sinon rien, souhaite
que tous les candidats se plient à cette règle pour désigner le candidat pour

  1. Ce à quoi Nicolas Sarkozy aurait répondu, selon un propos rapporté par
    l'un de ses visiteurs : "La primaire ? C'est leur affaire, qu'ils
    fassent ce qu'ils veulent, ce sera très bien
    ".

Qu'est ce que cela veut signifie ? Qu'il s'en af fr anchirait ?

Le Général de Gaulle disait
de l'élection présidentielle qu'elle est "la rencontre d'un homme et d'un
peuple
", une conception autocratique constitutive de la mythologie de la
Vème république. Qu'à cela ne tienne, Nicolas Sarkozy, peu désireux de se
laisser enfermer dans une logique de parti, envisagerait de se présenter au nom
de toute la droite. Il y pense sérieusement, jure l'un de ses amis, il le
ferait par-delà cette UMP qu'il a jadis dirigée, et qui ne serait plus assez
large pour le mener à la victoire. La clef pour enjamber le parti serait la
légitimité tirée d'une popularité qu'il rebâtit sur le silence. Vous ne dites
plus rien, et par une curieuse alchimie, les électeurs vous aiment de nouveau. Et nous allons passer de longs mois, comme je le fais ce
matin, à spéculer sur son éventuel retour qui relève pour l'instant de la
politique fiction.

Et Alain Juppé a réagi immédiatement à ces spéculations.


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