Si vous jetez un œil surl'agenda du parti, cette semaine, c'est "Waterloo, morne plaine".Pas de petit déjeuner des ténors ce mardi matin, pas de bureau politique, lepatron a mis la clef sous le paillasson. Jean-François Copé prend l'air auxEtats-Unis et au Canada. Aller parler de l'intervention française en Centrafrique devant un think tank à Washington lui faitle plus grand bien, après l'humiliation du sondage IFOP pour Atlantico ,qui le crédite d'un seul tout petit point dans la course à la présidentielle,là où les sympathisants UMP réclament à 60% un Nicolas Sarkozy outrageusementdominant.Du coup, certains esprits taquins appellent le président du parti"Mr 1% ", ce à quoi l'entourage de Copé répond : ce sondage nerime à rien. La question portait sur les souhaits de candidatures en 2017, tousles Sarkozystes amis de Jean-François ont logiquement choisi l'ancienprésident. Mais le désamour est bien là, même si Jean-François Copé fait le jobet sillonne le pays pour rebâtir un parti très abîmé. Seul lot de consolation,son ennemi intime dévisse grave lui aussi : François Fillon, qui a dégringoléà 7% de souhaits à droite, traverse une passe difficile. Les militants ontdétesté sa volte-face sur le FN, et sa charge anti-Sarkozy, crime delèse-majesté. L'UMP a le blues.Il resterait donc plus que l'hypothèse Sarkozy à l'UMP?"Il n'y a plus que lui,le jour où il va appuyer sur le bouton retour, il y aura un raz-de-marée, ilsvont tous se précipiter chez lui" , reconnaît, sur un ton désabusé, unFilloniste qui s'est détourné de l'ancien Premier ministre après sa séquence "droitisation"."C'est Sarkozy, c'est réglé, il n'y a pas d'autre solution ", auraitmême lâché Jean-Pierre Raffarin lors d'une réunion de chefs à l'UMP. A proposde la ruée supposée vers l'ancien président, le mouvement est déjà largementamorcé : "La rue de Miromesnil est aujourd'hui très fréquentée ", s'amuse Brice Hortefeux, qui affirme que ce retourdemeure encore et toujours hypothétique, "pas question de parler à saplace ", glisse le fidèle lieutenant, "et puis Nicolas ne s'occupepas des affaires de l'UMP" . Ce propos en apparence anodin masque à peine unestratégie qui est en train de se dessiner au fil des mois et qui devrait réglerune bonne fois pour toute la question de la primaire à l'UMP. Alain Juppé,gardien du temple de retour en grâce, qui vise lui-même l'Elysée sinon rien, souhaiteque tous les candidats se plient à cette règle pour désigner le candidat pour Ce à quoi Nicolas Sarkozy aurait répondu, selon un propos rapporté parl'un de ses visiteurs : "La primaire ? C'est leur affaire, qu'ilsfassent ce qu'ils veulent, ce sera très bien ".Qu'est ce que cela veut signifie ? Qu'il s'en af fr anchirait ?Le Général de Gaulle disaitde l'élection présidentielle qu'elle est "la rencontre d'un homme et d'unpeuple ", une conception autocratique constitutive de la mythologie de laVème république. Qu'à cela ne tienne, Nicolas Sarkozy, peu désireux de selaisser enfermer dans une logique de parti, envisagerait de se présenter au nomde toute la droite. Il y pense sérieusement, jure l'un de ses amis, il leferait par-delà cette UMP qu'il a jadis dirigée, et qui ne serait plus assezlarge pour le mener à la victoire. La clef pour enjamber le parti serait lalégitimité tirée d'une popularité qu'il rebâtit sur le silence. Vous ne ditesplus rien, et par une curieuse alchimie, les électeurs vous aiment de nouveau. Et nous allons passer de longs mois, comme je le fais cematin, à spéculer sur son éventuel retour qui relève pour l'instant de lapolitique fiction.Et Alain Juppé a réagi immédiatement à ces spéculations.