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Les couacs de Jean-Marc Ayrault : la faute aux médias?

Au mieux, gaffeur, au pire, amateur. Le Premier ministre en prend de nouveau pour son grade, ce mercredi matin dans la presse. Conséquence de son interview hier au Parisien, dans laquelle il ouvre la porte à des discussions sur le temps de travail avant de rectifier à cinq reprises dans la journée. Un faux pas qui relance le procès en amateurisme intenté à Jean-Marc Ayrault. Un procès instruit par la droite avec la complicité de la presse, accusent les socialistes et le Premier ministre lui-même.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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C'était la semaine dernière,
en privé, comme on dit. Jean-Marc Ayrault qui pendant de longues minutes tance
les journalistes. "Il y a un problème avec la presse" , tonne le Premier
ministre, "la déontologie n'existe plus, c'est une dérive générale des
comportements
..."

Très agacé, Jean-Marc Ayrault,
et quelque part on le comprend car son erreur ne concerne pas le fond, mais la
forme de ses propos. Tout à sa volonté de paraître homme de dialogue, loin du
dogmatisme que la droite lui reproche, il sort de la doxa socialiste au sujet
des 35h, omet de réaffirmer dans le Parisien ce qui est pourtant sa conviction
profonde, pas touche à la durée légale du travail et déclenche par son
imprécision une nouvelle tempête qui le fragilise un peu plus.

La question que tout le
monde se pose ce matin : le procès en amateurisme instruit par la droite est-il fondé?

 Si la langue de Jean-Marc
Ayrault ne fait que fourcher, sa com', elle, dérape : à deux reprises, son équipe
échoue à mettre en place les pare-feux qui s'imposent. D'abord, en ne négociant
pas un rectificatif avec le Parisien puis en mettant une nuit entière à se rendre
compte que le Premier ministre doit lui-même arrêter les frais. Résultat : une
intervention hâtive et tardive sur France Info, et une grosse impression
d'improvisation.

La droite, on l'a vu, n'a
plus qu'à s'engouffrer dans la brèche et la presse embraye au grand dam des
socialistes qui emboîtent le pas du premier ministre, et dénoncent
"l'emballement médiatique ", "la surinterprétation
systématique"
, et la "chasse à l'homme ".

 En coulisses, côté
socialiste, on est évidemment très inquiet de la tournure que prend la
situation. "On ne peut pas dire que ce soit la manœuvre la plus habile de
la semaine et la semaine n'est pas terminée"
tacle un ministre. Un autre
note que "la victimisation, ça n'est jamais utile " et que s'en
prendre à la presse n'est jamais "bon signe ". Un autre encore tente
un parallèle audacieux : "La presse, c'est comme les enfants. Si vous leur
demandez "pourquoi tu pleures", ils continuent mais si vous leur
dites "oh, regarde l'avion dans le ciel !", ils tournent la tête et c'est
terminé.
"

Façon d'expliquer que pour
rompre avec la "loi de l'emmerdement maximum (je cite toujours), il faut
préparer les étapes suivantes"
, et réussir à faire diversion. Pour cette
fois, côté diversion, c'est raté...

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