Jean-Vincent Placé : "Ce ne sont pas les réseaux sociaux qui font la loi"
Jean-Vincent Placé, secrétaire d'Etat chargé de la réforme de l'Etat et de la simplification, a estimé lundi sur France Info sur la pétition contre la loi El Khomri qui a recueilli plus d'un million de signatures que "ce ne sont pas les réseaux sociaux qui font la loi de la République ". "C'est le gouvernement qui présente des textes, c'est le Parlement qui va les voter, ce sont aussi les partenaires syndicaux qui vont les discuter, les renégocier ", a estimé Jean-Vincent Placé.
"Il y a le processus démocratique et il y a évidemment la discussion avec les citoyens ", a admis le secrétaire d'Etat qui a aussi reconnu que la pétition "est extrêmement significative, et qu'il faut respecter ". "Et à partir de ce moment-là il faut retrouver un équilibre autour du texte sur les questions de fond ". "On est dans des grandes difficultés, on est dans un pays qui est assez figé ", a estimé le secrétaire d'Etat. "Il y a beaucoup de choses à faire, et on ne pourra pas le faire avec cette façon un peu révolution permanente, manif permanente, critique permanente ".
Manuel Valls commence ce lundi à rencontrer les partenaires sociaux pour amender le projet de loi sur la réforme du Code du travail, un texte très critiqué et qui fait l'objet d'une pétition ayant déjà recueilli plus d'un million de signatures.
Un appel à "une recomposition politique "
Jean-Vincent Placé a fait son coming-out centriste : "Je crois que j'ai toujours été centriste mais peut-être moins assumé ", a déclaré l'ancien membre d'Europe Écologie-Les Verts. Le président de l'Union des démocrates et écologistes (UDE) a appelé à "une recomposition politique ". "Je pense que nous devrions avoir une vision commune. J'ai cité souvent Jean-Pierre Raffarin, Jean-Louis Borloo, Nathalie Kosciusko-Morizet, Fréderic Lefebvre. Moi je vois que ce sont des gens qui, dans le cadre de ce que nous faisons, font des propositions, parfois même sont à nous soutenir ", a estimé Jean-Vincent Placé.
"L'EPR est une impasse économique, industrielle et commerciale "
Alors que le directeur financier d'EDF a démissionné en désaccord sur la faisabilité de construire deux réacteurs nucléaires EPR à Hinkley Point en Angleterre, Jean-Vincent Placé a estimé lundi sur France Info que l'EPR est "une impasse économique, industrielle et commerciale " . "C'est d'ailleurs assez triste qu'il faille cette démission du directeur financier [d'EDF] pour que l'on se rende compte de ce que nous disons depuis près de 15 ans sur la situation industrielle, économique de l'EPR ", a estimé l'ancien membre d'Europe Écologie-Les Verts.
"Je le dis et je l'assume. Triplement du coût de Flamanville, le réacteur finlandais on ne sait pas où on en est (...) et la fuite en avant à Hinkley Point, sur un sujet aussi lourd, doit interroger la stratégie d'EDF ". Le secrétaire d'Etat chargé de la Réforme de l'Etat et de la Simplification a estimé que "cet argent, ces milliards seraient bien mieux utilisés sur les énergies renouvellables, bien mieux sur la recherche et développement, et bien mieux sur un environnement qui tout à la fois permette de maîtriser la consommation énergétique, de réduire la part du nucléaire et d'aller beaucoup plus vite sur les énergies renouvelables ".
"Se rendre au dîner annuel du CRIF n'est pas contraire aux principes de la laïcité "
Jean-Vincent Placé, qui se rendra lundi soir au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives (CRIF), a estimé lundi sur France Info que "ce n'est pas contraire aux principes de la laïcité ". Il a expliqué qu'il va "également à des messes, des cérémonies de chrétiens-orthodoxes, lorsqu'il y a des structures représentatives du monde musulman j'y vais aussi, c'est ça la laïcité telle qu'un républicain doit l'assumer : claire par rapport aux valeurs que l'Etat porte". Jean-Vincent Placé s'est dit être "en empathie avec les différentes communautés qui apportent énormément à la République ".
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