Cela faisait un an que François Hollande n'avait pas eu decontact direct avec autant de députés et de sénateurs de sa majorité. De jeunesélus ne l'avaient d'ailleurs jamais vu ailleurs qu'à la télé. Mais quel messageFrançois Hollande voulait-il leur fait passer?Le chef de l'Etat a expliqué à ses troupes qu'il avait étésurpris par la violence de l'UMP dans le débat public et parlementaire. Sansdoute la gauche a-t-elle pensé que les défaites à la présidentielle et auxlégislatives allaient provoquer un "hiver nucléaire à droite" etqu'elle allait passer plusieurs années à l'abri, tranquille, pépère, pourreprendre un surnom en vogue. François Hollande leur a donc expliqué lecontraire comme le confie le député PS Jean-Christophe Cambadélis :"Il a dit que l'on avait sous-estimé la violence de ladroite par rapport à notre politique".La majorité doit donc être offensive sans trop en faire. C'estaussi cet équilibre qu'à retenu le patron des députés PS, Bruno Leroux :"Il nous a dit qu'une partie de la droite essayait de délégitimernotre action".Un appel à la mobilisation et à l'unité avec, en ligne demire et sans les citer, les prochains rendez-vous électoraux : municipales, européennes,puis régionales qui pourraient virer à la catastrophe pour les socialistes. Perdretoutes les élections intermédiaires n'est jamais un très bon signe pour lasuite. La majorité doit donc rester dans le combat selon François Hollande. Ledéputé socialiste Malek Bouthi :"Il faut être dans le combat, dans le sens intellectuelet politique".Visiblement l'opération pour remotiver les troupes a doncfonctionné.François Hollande devait aussi répondre aux doutes sur safaçon de gouverner. Est-ce que cela a marché ? C'est bien plus difficile de ledire puisque François Hollande a tenté de s'attaquer à l'une des critiquesrécurrentes de la droite et qui a fini par prendre dans l'opinion, son manqued'autorité, son manque de charisme. Hier, le chef de l'Etat a vraiment luttécontre le procès en illégitimité de ses opposants :"Je n'ai cessé de décider depuis que je suis là!"Décider, décider, décider... Mais toujours pas de quoiconvaincre l'opposition. Hier-soir sur France Info, deux responsables de l'UMPLuc Chatel et Laurent Wauquiez se montraient toujours aussi sévères :"C'est le semaine du Festival de Cannes et il nous afait un film!"L'UDI Hervé Morin se demandait hier-soir si l'An 1 duquinquennat était celui du changement, l'An 2, celui du mouvement - selon laformule des communicants de l'Elysée. "L'enterrement, c'est pour quand?"ajoute-t-il. Pas de changement de registre donc. Il n'y a pas que FrançoisHollande, même s'il a beaucoup employé le mot hier, qui est offensif.