Affaires : on arrête le délire !
Ça commence à faire beaucoup
en quinze jours seulement. "Cette cascade
d'affaires déconcerte la population Je n'en reviens pas de ce mois de
mars ", se désolait hier un ami du président. Il lui a suffi d'égrener tout
ce qui nous est tombé sur la tête en quinze jours, alors que nous sommes pleine
campagne municipale. D'où l'idée de
ce petit rappel ce matin. C'est parti, attention, tout le monde en prend
pour son grade. Vous avez eu :
1 - l'enquête préliminaire
sur Bygmalion, la société des deux amis de Jean-François Copé, qui a lui-même mis
les comptes de l'UMP sous scellés au nom de la transparence.
2 - Les soupçons d'achats de
voix par Dassault à Corbeil-Essonnes.
3 - Les enregistrements
pirates de Patrick Buisson et son dictaphone magique qui se met en route tout
seul dans sa poche.
4 - L'affaire des affaires,
celle des écoutes de Nicolas Sarkozy, cible d'une multitude d'enquêtes
judiciaires, devenue par effet boomerang la polémique Taubira, qui aura aligné avec
une belle énergie les explications contradictoires, au point que plus personne
n'y comprend rien.
Et pour finir, 5 – le
chanceux de la semaine, Dominique de Villepin qui non seulement a gagné un joli
bonus de 100 000 euros en un jour au quai d'Orsay mais qui en plus est
passé à travers les gouttes, les médias étant focalisés sur l'affaire
précédente. Cela s'appelle la baraka.
Stop ! N'en jetez plus ! Il est peut-être temps de marquer
une pause et d'arrêter la machine infernale...
Le chef de l'Etat aurait dû taper du poing sur la
table ?
La Vème République confère
sans doute des pouvoirs exorbitants au président de la République. Mais une
parole forte aurait peut-être été la bienvenue pour dire : halte au feu.
Le paradoxe dans cette
histoire est que la gauche attend de lui qu'il reste en retrait, afin de ne pas
peser sur des municipales qu'elle ne souhaite pas voir se transformer en vote
sanction.
François Hollande est
aujourd'hui contraint au silence alors que l'incendie a gagné les rangs du
gouvernement, rendant inéluctable l'hypothèse d'une rapide remaniement.
Cette cascade d'affaires va peser sur le vote ?
Il faut entendre ce que
disent les candidats sur le terrain : "Les gens y pensent, mais ils
n'en parlent pas. C'est une erreur de croire que leur silence est synonyme
d'indifférence ", constate un maire socialiste sortant en campagne, chez
lui, en Bretagne. Difficile de savoir si ce vent de folie qui s'est emparé de
la classe politique se ressentira dans les urnes. Mais certains électeurs
lèvent les bras au ciel, en se lamentant : ils sont tous devenus fous,
là-haut, à Paris, les politiques, les médias. Il reste neuf jours avant le
premier tour. Promis, la semaine prochaine,
nous parlerons, vous savez, des municipales...
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