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"Que le chef de l’État continue ses réformes", estime Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain

Des députés de la majorité veulent supprimer certains allègements de cotisations patronales, jugés inefficaces. Une "très mauvaise idée", selon Pierre-André de Chalendar, le PDG de Saint-Gobain, leader mondial de l’habitat.

Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain, était l'invité de franceinfo lundi 4 février 2019. (FRANCEINFO)

Les entreprises doivent-elles payer davantage ? Des députés de la majorité contestent la politique de baisse des cotisations patronales. Ils la jugent peu efficace, pour l’emploi comme pour la compétitivité. Pour Sacha Houlié et Pierre Person, il faut revenir sur certains allègements de cotisations patronales, ceux qui touchent les salaires intermédiaires, au-delà d’1,6 ou 2,5 smic. Selon eux, y renoncer permettrait d’économiser quatre milliards d’euros. Récemment, une note du Conseil d’analyse économique allait dans le même sens.

La suppression de certains cotisations patronales, "une très mauvaise idée"

Pierre-André de Chalendar est à la tête de Saint-Gobain, leader mondial de l’habitat, dont le chiffre d’affaires dépasse 40 milliards d’euros. L’entreprise, qui a plus de 350 ans, emploie 170 000 personnes. L’industriel défend les allègements de cotisations : les supprimer, même partiellement, serait "une très mauvaise idée. Fin 2018, pour la première fois depuis un moment, on a arrêté de dégrader le commerce extérieur. La compétitivité de l’industrie française s’est un peu améliorée. Il faut continuer dans cette direction". Pour Pierre-André de Chalendar, si ces allègements sur les salaires intermédiaires ne créent pas d’emplois "à court terme", ils sont efficaces pour améliorer la compétitivité, notamment face à l’Allemagne. Le PDG de Saint-Gobain conteste que ce soit de "l’argent perdu".

Le dirigeant soutient la politique économique d’Emmanuel Macron : "Le chef de l’État a engagé toute une série de réformes importantes qu’on aurait dû faire depuis longtemps. Il est très important qu’il puisse continuer à faire ces réformes. Le vrai sujet aujourd'hui, c’est de s’attaquer enfin à la dépense publique".

Des suppressions de postes à venir

Saint-Gobain, leader mondial de l’habitat, spécialiste des matériaux de construction, est malmené à la bourse : 30 euros l'action, contre 44 euros il y a un an. Pourtant, selon Pierre-André de Chalendar, "Saint-Gobain va bien. Le cours de bourse ne reflète pas la bonne santé" du groupe. Mais il ajoute : "Saint-Gobain pourrait aller encore mieux". L’entreprise réorganise donc radicalement son fonctionnement. Elle a aussi engagé des cessions d’actifs.

Saint-Gobain prévoit de supprimer des postes. Des salariés vont-ils perdre leur emploi ? "Nous sommes en croissance, répond Pierre-André de Chalendar. Et donc nous redéployons un certain nombre de nos activités (…) Nous avons des recrutements réguliers. Nous allons gérer ces réorganisations dans le cadre de ce que nous faisons habituellement".

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