Pour Nicolas Théry, le patron du Crédit Mutuel, "le risque climatique est aussi financier"
La banque détaille de nouveaux engagements face à la crise climatique alors que la BCE va bientôt imposer un "test de résistance" aux plus grandes banques européennes, pour évaluer leurs risques climatiques et environnementaux.
Les banques françaises vont-elles en faire plus pour le climat ? Invité éco de franceinfo mardi 18 janvier, Nicolas Théry, président de la Confédération nationale du Credit Mutuel, défend l’action de son groupe et affirme que "le risque climatique est aussi financier" : "Il faut arrêter de donner le sentiment que le risque financier est l’affaire des gens sérieux et le risque climatique l’affaire des écologistes. Ce sont les mêmes."
La Banque centrale européenne va bientôt imposer un "test de résistance" aux plus grandes banques européennes, pour évaluer leurs risques climatiques et environnementaux : "C’est très bien que la BCE nous soumette à ce test de résistance, car au fond c’est un risque majeur de notre métier."
Les engagements du Crédit Mutuel
Concrètement, le groupe bancaire, qui revendique 27 millions de clients, avec notamment le Crédit Mutuel et le CIC, s’engage à "arrêter le financement de nouveaux projets d’infrastructure, d’exploration et de production, dans le gaz et le pétrole". Il avait pris auparavant de premiers engagements, sur le charbon et les hydrocarbures non-conventionnels. Mais qui vérifiera que les engagements sont tenus ? "Nous nous engageons publiquement", répond Nicolas Théry, qui dit compter sur le regard des ONG, des organisations syndicales et d’un comité de mission, présidé par Fleur Pellerin.
Les banques françaises "ont beaucoup de travail à faire"
Nicolas Théry préside aussi la Fédération bancaire française. Pourquoi les banques françaises n’en font-elles pas davantage pour le climat ? "Elles sont les seules au monde à avoir pris les engagements qu’elles ont pris", assure le dirigeant, tout en reconnaissant : "Nous avons beaucoup de travail à faire." Les établissements élaborent, selon lui, "une méthodologie commune" qui "est la règle contre le greenwashing". Mais Nicolas Théry insiste surtout sur le respect des accords de Paris : "Le rapport de l’Agence internationale de l’énergie [demande] -5% par an d’émission. C’est un défi formidable !"
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