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Pénurie de beurre : "Le problème c'est notre incapacité à avoir une rémunération à la hauteur" estime Dominique Chargé (FNCL)

Le président de la Fédération nationale des coopératives laitières, Dominique Chargé, était l'invité de L'interview éco, mardi soir, pour évoquer la pénurie de beurre. 

Article rédigé par franceinfo
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Le président de la Fédération nationale des coopératives laitières et président du groupe Laïta, Dominique Chargé, le 24 octobre 2017. (FRANCEINFO)

"Ce qui a posé problème" dans la production de beurre en France, actuellement menacée de pénurie, "c'est notre incapacité à [...] avoir une rémunération en France à la hauteur de ce que le marché rémunère au niveau international et européen", a déclaré Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitières et lui-même éleveur laitier en Loire-Atlantique, mardi 24 octobre sur franceinfo.

franceinfo : Stéphane Travert a assuré que la pénurie de beurre ne durerait pas. Êtes-vous aussi optimiste ?

Dominique Chargé : Je refuse de parler de pénurie dès lors qu'on n'est plus en situation d'abondance. On a pris l'habitude d'être en abondance. Aujourd'hui il y a une tension sur le marché due aux phénomènes convergents d'augmentation de la demande et du manque de disponibilité fourragère dans les exploitations qui a provoqué une baisse de la production.

La situation n'est pas nouvelle, dès le printemps les producteurs alertaient...

Ce qui a posé problème, c'est notre incapacité à passer des tarifs et avoir une rémunération en France à la hauteur de ce que le marché rémunère au niveau international et européen.

Dans les années 1980, il y avait ce qu'on appelait le "beurre d'intervention", l'Etat mettait de côté du beurre en cas de problème.

C'est la raison pour laquelle en 1984 on a créé des quotas laitiers, pour diminuer la production de lait et de matière grasse, donc de beurre. Il y avait des montagnes de stock à l'échelle communautaire, disait-on. Aujourd'hui on a eu un revirement de situation au niveau de la demande en beurre. C'est redevenu une consommation plebiscitée par les Français. Et les productions fromagères qu'on fait fondre sur les pizzas absorbent de la matière grasse. Sans compter les consommateurs des pays émergents qui demandent à consommer des produits comme le beurre, qui représentent la gastronomie française.

Le gouvernement veut saisir le médiateur des relations commerciales pour trouver les moyens de mettre tous les acteurs autour d'une même table. Est-ce que vous avez été contacté en ce sens ?

Pas à ma connaissance. [...] Il faut que les acteurs changent de comportement. Les augmentations de prix qui ont été possibles sur le marché français de mars à septembre, notamment avec la distribution, se limitent à 6% contre 40% en Allemagne. Si on avait ce type de comportement sur les marchés alors la production aurait pu s'orienter mieux vers le beurre.

Quand le beurre va-t-il revenir sur les étals ?

La fin d'automne et l'hiver devraient donner des conditions plus favorables à la production laitière et donc du beurre en plus grande quantité sur les étals.

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