Marc Aublet, PDG de Provalliance : "On a passé le cap des 500 millions d'euros de chiffres d'affaires"

Le groupe Provalliance, qui comprend les marques Franck Provost, Jean-Louis David ou encore Saint-Algue, deviendra le numéro un mondial du secteur de la coiffure, avec l'ouverture de plus de 200 salons en Inde, au printemps 2024. Marc Aublet, PDG du groupe Provalliance est l'invité éco de franceinfo.
Article rédigé par Camille Revel
Radio France
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Temps de lecture : 7 min
Marc Aublet, PDG de Provalliance, invité sur franceinfo, lundi 19 février. (CAPTURE DECRAN / FRANCEINFO)

Marc Aublet est le PDG de Provalliance, un nom peut-être pas forcément connu du grand public, mais avec des marques assez emblématiques comme Franck Provost, Jean-Louis David et Saint-Algues entre autres.

franceinfo : Chaque mois, près d'un million et demi de Français passe plus d'une heure dans vos salons et vous venez de devenir numéro un mondial de votre secteur.

Marc Aublet : Absolument. Alors vous avez cité nos marques dans la coiffure, mais on a aussi des marques dans la distribution de produits professionnels des produits cosmétiques qui s'appelle Bleu Libellule et on exploite la marque Nyx aussi en France. Oui, c'est une très belle année. On a passé le cap des 500 millions d'euros. Pour nous, c'est un cap qui nous faisait rêver il y a quelques années. On est parti un peu les derniers il y a une trentaine d'années et nous voilà au sommet du monde de notre métier, la coiffure, ce qui nous rend très fiers.

Vous êtes à plus de 508 millions d'euros de chiffre d'affaires, en hausse de 6% par rapport à 2022-2023. Qu'est-ce qui fait que ça marche ? Est-ce que vous gagnez spécifiquement des parts de marché ?

D'abord, je pense que nous, on a toujours parié sur l'humain et en fait, c'est un métier de service. Ce n'est pas parce qu'on s'appelle Franck Provost ou Jean-Louis David qu'on est forcément des très bons coiffeurs. On passe énormément de temps à former, recruter les meilleurs coiffeurs et à les former à toutes les nouvelles techniques. La coiffure, c'est un monde qui évolue, c'est de la mode. L'aspect humain chez nous est primordial et je pense que nous avons les meilleures enseignes, tout simplement parce que nous avons les meilleurs coiffeurs.

Vous arrivez à recruter et à trouver aussi des apprentis à former ?

Oui, je l'avoue, c'est un match au quotidien, un peu comme finalement les grandes entreprises en France qui vont dans les grandes écoles, rechercher les meilleurs étudiants des promotions. Nous faisons cette démarche d'aller en début d'année, dans toutes les écoles de France pour aller repérer, identifier les jeunes les plus motivés, qui pourront ensuite rejoindre les troupes et renforcer effectivement nos salons.

Est-ce que vous arrivez à faire rester ces gens ?

Oui, on essaye. Alors vous savez, on va dire que cette jeune génération est un peu plus instable, etc. En réalité, si votre apprenti est uniquement là pour faire des cafés ou balayer, évidemment, vous n'allez pas lui donner l'amour de ce métier. Tout le pari, c'est justement de les embarquer dans une aventure qui est la coiffure, l'aventure d'un métier merveilleux qui leur donnera la possibilité de travailler toute leur vie.

L'inflation a évidemment touché tout le monde, Français comme entreprise. Est-ce que vous avez été touché par ça et est-ce que vous l'avez répercuté sur vos coûts ou vos prix ?

Oui, bien sûr. On a été impacté. Tous les produits que nous utilisons ont augmenté, les loyers, bien sûr et les salaires.

"Nous avons répercuté l'inflation sur les prix, à peu près entre 3 et 5% par an sur ces trois dernières années."

Marc Aublet, PDG de Provalliance

à franceinfo

Il y a eu une année à 5% et maintenant, on est plutôt stabilisé à 3%. On essaie de suivre l'inflation tout simplement pour pas que les consommateurs se décrochent de l'offre.

Est-ce que les Français et les Françaises sont revenus chez le coiffeur après le COVID ?

D'abord le COVID, ça a été une formidable caisse de résonance pour notre métier, parce qu'on n'a jamais autant parlé de nous que pendant les confinements. La première aspiration des Français en mai 2020, au moment où ils ont retrouvé la liberté, c'était d'aller chez le coiffeur. Ils sont revenus massivement dans les salons. La seule partie de notre parc qui a été un peu plus impactée, ce sont les centres commerciaux qui ont eux, subi un troisième confinement en 2021, alors que tous les autres salons étaient ouverts. Et donc ceux-là, leur clientèle a un peu changé d'habitudes et on est en train de les reconquérir progressivement mois après mois.

Dans vos salons, est-ce que vos clients ont changé ? Est-ce qu'ils viennent moins ? Est-ce qu'ils consomment différemment ?

Les jours ont un peu changé en fait. C'est vrai que le COVID a été un accélérateur de plein de choses. Le télétravail, par exemple. 50% des jours de télétravail sont les vendredis et le vendredi est devenu une très grosse journée parce que les gens passent moins de temps dans les transports en commun. Je ne dis pas qu'ils viennent chez le coiffeur au lieu de télétravailler, mais ça leur donne un peu plus d'oxygène, de respiration dans leur journée du vendredi pour venir chez le coiffeur en fin de journée. Donc le vendredi est un jour un peu plus important qu'avant, mais le samedi reste le jour le plus important.

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