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Manifestation du 1er-Mai : "Contre les 'black blocs', il est difficile de trouver la parade", estime Véronique Descacq, CFDT

La secrétaire générale adjointe de la CFDT a condamné mardi sur franceinfo "sans réserve les violences et les personnes qui les ont commises" en marge du défilé du 1er-Mai à Paris.

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Véronique Descacq, secrétaire générale adjointe de la CFDT dans le studio de franceinfo, le 1er mai 2018. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Contre la détermination de ces 'black blocs' extrêmement violents, il est difficile de trouver la parade", a réagi mardi 1er mai sur franceinfo Véronique Descacq, secrétaire générale adjointe de la CFDT. Elle condamne "sans réserve les violences et les personnes qui les ont commises". Des heurts ont éclaté en marge du défilé syndical du 1er-Mai à Paris entre plus d'un millier de personnes encagoulées et les forces de l'ordre. Le cortège a été très rapidement bloqué par la présence de quelques 1 200 black blocs recensés par la préfecture de police de Paris. Ces individus cagoulés ont notamment dégradé des commerces, une concession automobile et un restaurant McDonald's, autour de la gare d'Austerlitz. Interrogée également sur les réformes voulues par le chef de l'État, du gouvernement, Véronique Descacq déplore "l'attitude autoritaire, autiste" du gouvernement. Elle assure que la CFDT a "le respect de la démocratie politique", contrairement à la CGT qui est "dans une contestation globale du gouvernement".

franceinfo : Comment ces actions violentes des black blocs sont possibles ?

Véronique Descacq : Contre la détermination de ces "black blocs" extrêmement violents, il est difficile de trouver la parade à la fois du côté de la manifestation qui se voulait pacifique, mais à la fois des forces de l'ordre qui ont pour objectif de ne pas faire de blessés. Il faut condamner sans réserve les violences et les personnes qui les ont commises, et il faut que les forces de l'ordre assurent la sécurité sans prendre le risque de faire des blessés. [Les black blocs], on les a vus, on les a subis en 2016, au moment des manifestations contre la loi El Komhri. Les locaux de la CFDT à Paris et en province ont été attaqués, incendiés, caillassés. Qui sont-ils, j'aimerai bien le savoir. Il y a un moment, où dans la bêtise et dans la violence, les extrêmes se rejoignent.

La manifestation du 1er-mai s'est faite sans la CFDT. Qu'est-ce qui vous rassemble aujourd'hui avec les autres syndicats ?

Cela dépend des sujets. Quand on travaille ensemble à la SNCF pour défendre le statut des cheminots, ou pour négocier une convention collective qui soit protectrice dans le cadre de l'ouverture à la concurrence, il y a des sujets qui peuvent nous rassembler. Ce qui nous différencie, c'est que la CGT est dans une contestation globale du gouvernement. [A la CFDT] on a le respect de la démocratie politique, quels que soient les gouvernants en place. Nous on s'inscrit dans le débat avec eux, dans la discussion, la négociation. Parfois on n'est pas d'accord, et on essaie de peser sur la réalité de leur choix. Contester, manifester, ce n'est pas le moyen le plus efficace pour trouver des solutions concrètes pour les salariés au jour le jour.

Est-ce que le dialogue avec le gouvernement est efficace ?

Il est insuffisamment efficace à notre goût, mais il nous a permis d'obtenir des choses. On n'obtient peut-être pas autant qu'à d'autres moments, mais on obtient des choses. Ce qui nous fâche avec ce gouvernement, c'est qu'il a une attitude autoritaire, autiste. Il n'est pas vraiment dans le dialogue. C'est ce qui ne convient pas. On est toujours, quel que soit le pouvoir, dans la discussion. Quel que soit le gouvernement, on va discuter, on va faire des propositions. Il se trouve que c'est plus ou moins facile ou plus ou moins difficile de trouver des compromis. Là, on a un président de la République qui fait peu de cas de la démocratie sociale, qui fait peu de cas des corps intermédiaires, qui a la volonté de réformer vite sans écouter grand monde et de réformer assez mal, d'une façon pas suffisamment effective.

À quelles conditions seriez-vous prêts à lever la grève à la SNCF ?

Il y a deux points importants pour nous. Il faut que l'État s'engage très clairement sur la reprise de la dette de la SNCF, un montant, un calendrier, sinon la SNCF continuera d'être dans la difficulté d'investir. Autre sujet, la convention collective. Dans la mesure où la SNCF va s'ouvrir à la concurrence, il va y avoir de la mobilité des salariés dans le rail. Donc il faut une convention collective qui protège tous les salariés du rail, SNCF ou pas. Là, ce sont les employeurs qu'il faut mettre en demeure de négocier. À Air France on soutient la majorité des salariés qui pâtissent du mouvement de grève et on appelle à voter oui à l'accord qui est soumis au referendum des salariés.

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