Locations type Airbnb : les règles "font peur aux propriétaires" estime Timothée de Roux (Abritel-HomeAway)
Le directeur général d’Abritel-Homeway en France et président de l’UNPLV, Timothée de Roux, était l'invité de Jean Leymarie, vendredi soir, pour évoquer les mesures prises par la mairie de Paris contre les locations illégales.
Depuis vendredi 1er décembre, la mairie de Paris impose aux propriétaires proposant à la location leur logement sur des plateformes comme Airbnb, de s'enregistrer auprès de la mairie pour disposer d'un numéro. Le but est de vérifier que les propriétaires ne louent pas au-delà de 120 jours par an, qui est la limite autorisée par la loi.
"Il faudrait que les pouvoirs publics considèrent ce secteur comme une opportunité plutôt que comme une menace qu'il faut réglementer", a réagi Timothée de Roux, directeur général de la plateforme Abritel-Homeway, au micro de Jean Leymarie lors de l'interview éco.
francienfo : La loi vous impose des règles. Quand allez-vous les respecter ?
Timothée de Roux : Avant tout, la location de vacances est un secteur très très important pour l'économie française et pour le tourisme en particulier. Il faudrait que les pouvoirs publics considèrent ce secteur comme une opportunité plutôt que comme une menace qu'il faut réglementer. C'est un secteur en croissance de 30 %. C'est le premier parc d'hébergement touristique en France avec 26 millions de nuitées. Il y a peu de secteurs de l'économie qui connaissent cette croissance. Les plateformes de location saisonnières sont soumises depuis trois ans à un mille-feuille réglementaire qui les contraint à complexifier leur site, leur offre, et qui fait peur à leur propriétaire.
Depuis ce vendredi matin à Paris, tous les propriétaires qui publient une annonce sur ces plateformes doivent s'enregistrer en mairie. Et pourtant, ce soir, beaucoup d'annonces n'en ont pas. Comment l'expliquez-vous ?
Oui c'est vrai, il y a apparemment 10 % des annonces qui se sont enregistrées en mairie de Paris donc ça n'est pas vraiment un succès ce numéro d'enregistrement que ce soit sur la plateforme que je dirige ou les autres. On essaye de faire appliquer ce principe mais il était illusoire de croire que 100 000 annonces allaient s'enregistrer en l'espace de quelques semaines et il est incroyable de décréter d'un coup que 90 000 annonces sont illégales. Ce qu'on a fait, on a informé nos propriétaires, avec des successions d'e-mails, on a mis des pages d'information sur nos sites mais c'est normal qu'en quelques semaines, 100 000 propriétaires n'aient pas eu le temps de s'enregistrer. Il aurait fallu faire de l'éducation, de la pédagogie pour que ça se passe un peu mieux.
Il n'y a pas de mauvaise volonté de votre part ?
On n'était pas ultra-favorable à ce numéro d'enregistrement, c'est vrai. Mais on a fait tout ce qu'on pouvait pour que nos propriétaires s'enregistrent. On ne peut pas faire beaucoup plus que de leur envoyer 3 ou 4 e-mails, mettre un pop-up d'information sur notre site Internet. Ce qu'il y a, c'est qu'en huit semaines, il y a des propriétaires qui ne vont pas forcément sur le site et puis c'est très compliqué de s'enregistrer.
Les grandes villes veulent lutter contre les abus et les propriétaires qui louent des logements plus de 120 jours par an. Bloquez-vous les utilisateurs qui ne respectent pas la loi ?
Sur Abritel-HomeAway, on a pris la décision de ne pas bloquer car il y a des propriétaires qui sont autorisés à louer plus de 120 jours par an à partir du moment où ils ont obtenu un changement d'usage. Et cette loi ne concerne que Paris. On a peu d'annonces à Paris donc on a fait le choix de ne pas bloquer mais d'informer les propriétaires quand ils arrivent à la limite des 120 jours. Je mets au défi quiconque de déterminer quelles sont les résidences principales, quelles sont les résidences secondaires, ce n'est pas aussi simple que ça.
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