L'interview éco. Heineken lance pour la première fois une bière sans alcool
Le groupe Heineken a décidé de se lancer dans le marché des bières sans alcool, a annoncé mardi sur franceinfo le président de l'entreprise, Pascal Sabrié. Il s'agit, selon lui, d'un pari d'avenir, malgré la concurrence.
La bière sans alcool a-t-elle de l'avenir ? En tout cas, le groupe Heineken a décidé de se lancer. Heineken est le leader de la bière en France, au coude-à-coude avec son concurrent Kronembourg. Dès le mois d'avril, il proposera des bouteilles sans alcool, comme l'a annoncé le président du groupe, Pascal Sabrié, à franceinfo, mardi 21 février.
La vente de bière sans alcool est un petit marché. Mais pour le président d'Heineken France, qui va investir 20 millions dans ses usines françaises, ce segment va beaucoup se développer.
franceinfo : Pourquoi miser sur la bière sans alcool ?
Pascal Sabrié : La bière sans alcool retrouve de l'intérêt auprés des Français, ce segment est à nouveau en croissance et on a trouvé que c'était dommage que la première marque de France n'y soit pas présente. (...) Le sans alcool représente 2% du marché total. Ces 2% sont petits et significatifs à la fois, et il nous paraissait important qu'Heineken soit présente avec une proposition 100% sans alcool.
Une bière sans alcool va vous permettre de faire de la publicité dans les stades et dans les enceintes sportives. Allez-vous le faire ?
C'est une vision assez réductrice de nos objectifs. Si on lance une bière sans alcool, c'est parce que les consommateurs [le demandent]. (...) On ne fera pas de publicités pour nos marques dans les stades. La vente de la bière dans les stades n'est pas autorisée pour l'essentiel. Mais dans ces endroits, le public cherche à se désaltérer, on y vend de la bière sans alcool, c'est quelque chose qui existe depuis longtemps. Mais la véritable raison pour laquelle on va lancer de la bière sans alcool sur le marché français, c'est tout simplement parce qu'il y a une demande et que le consommateur cherche à avoir la possibilité de consommer de la bière à des moments où il ne veut pas forcément consommer de l'alcool, soit parce que ce n'est pas possible, dans le cas des femmes enceintes par exemple, ou quand vous allez conduire, soit tout simplement parce que c'est un moment où il n'a pas envie de consommer de l'alcool, mais l'attrait d'une bière l'intéresse quand même.
En France, il y a aujourd'hui un millier de brasseries. C'est deux fois plus qu'il y a cinq ans, et ce sont souvent des brasseries locales, artisanales. Est-ce que l'avenir n'est pas là ?
Je pense que l'avenir est des deux côtés. Nous nous développons aujourd'hui comme eux. Ce sont des concurrents, mais ce sont aussi des collègues brasseurs qui développent le marché.
Est-ce que vous les avez vu venir ces petits concurrents ?
Au fur et à mesure du temps, nous avons vu fleurir toutes ces brasseries, qui maintenant sont sur toute la France. (...) La bière est extrêmement diverse, et c'est ce qui fait qu'elle est appréciée aujourd'hui. Diversité et innovation sont les deux éléments qui font que le marché est à nouveau en croissance.
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