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L'interview éco. Assurance maladie : "Nous faisons chaque année 3 à 4 milliards d'euros d'économies"

Nicolas Revel, président de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), était l'invité de Jean Leymarie sur franceinfo mercredi 5 octobre. Il est revenr sur les efforts que demande le gouvernement pour 2017.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Nicolas Revel, président de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), sur franceinfo le 5 octobre 2016 (RADIO FRANCE / CAPTURE D'ÉCRAN)

Alors que le gouvernement souhaite que l'Assurance maladie réalise quatre milliards d'euros d'économies en 2017, Nicolas Revel, président de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) a expliqué sur franceinfo mercredi 5 octobre que "nous faisons chaque année trois à quatre milliards d'euros d'économie depuis plusieurs années".

Jean Leymarie : Le plan souhaité par le gouvernement est-il réaliste ?

Nicolas Revel : Nous faisons chaque année trois à quatre milliards d'euros d'économie depuis plusieurs années. C'est la condition pour pouvoir assurer les soins, rembourser les patients et réduire nos déficits.

Nos déficits sont en réduction depuis cinq ans. Ils étaient à 8 milliards il y a cinq ans, nous serons à 4 milliards cette année et à 2,6 milliards l'année prochaine. Et nous y parvenons sans déremboursement [des patients] et en assurant l'arrivée d'innovations thérapeutiques. Quand on parle d'économies, de 4 milliards d'économies par exemple, on ne va pas réduire la dépense de santé de 4 milliards d'euros.

La dépense de santé en France, prise en charge par l'Assurance maladie, c'est 185 milliards d'euros par an de dépense. Et si on ne fait rien, elle évolue d'environ 8 milliards d'euros par an, en raison du vieillissement de la population et de la hausse des pathologies chroniques. Ça signifie qu'au lieu d'augmenter de 8 milliards, les dépenses ne vont augmenter que de 4 milliards, parce que ça correspond à ce que l'on peut financer avec l'évolution de nos ressources.

L'an prochain, les salaires à l'hôpital vont être revalorisés, les tarifs des consultations chez le généraliste vont augmenter. Est-ce que c'est compatible avec un grand plan d'économie ?

Nous avons chaque année un objectif de progression de la dépense. L'an prochain, il sera de 2,1% parce que nous avons des dépenses supplémentaires que nous devons prendre en charge : la revalorisation de personnels hospitaliers et les tarifs pour les médecins. Ça faisait six ans que le point de la fonction publique n'avait pas été revalorisé et que le tarif des consultations n'avait pas bougé.

L'industrie du médicament dit supporter la moitié du plan d'économies, alors que le secteur ne représente que 15% des dépenses de santé. Est-ce normal ?

Ce ne sera pas forcément 1,5 milliard d'euros d'économies. Et si c'était ça, ça ne fait pas la moitié de 4 milliards d'euros. Donc il faut relativiser. Des négociations avec les industriels auront lieu en 2017. Mais chaque année on procède à des baisses de prix parce qu'un médicament, quand il arrive, il est innovant, il a un prix élevé et d'autres innovations arrivent et les prix doivent s'ajuster. (...) Le défi qui est le nôtre, c'est que les patients puissent bénéficier de ces innovations et c'est le cas.

Le Sovaldi, médicament contre l'hépatite C, coûte 41 000 euros pour un traitement de 12 semaines. Est-ce que le laboratoire qui le commercialise exagère ?

En 2014, ce labo a réalisé un bénéfice net de 10 milliards d'euros dans le monde, ce qui correspond à ce qu'il a investi en dix ans pour la recherche et le développement sur ce produit. Donc ça permet d'assurer une certaine rentabilité. Je pense que nous serons amenés à renégocier le prix pour en faire bénéficier davantage de patients.

Visionnez l'intégralité de l'interview de Nicolas Revel au micro de Jean Leymarie


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