"Le président Trump a été un danger pour notre société" : Chelsea Clinton espère que l'action de Joe Biden au sujet des femmes et de l'écologie se poursuivra après 2024

Chelsea Clinton est l'invitée éco de franceinfo à l'occasion du Women's Forum, qui a lieu à Paris mardi et mercredi. Vice-présidente de la Fondation Clinton, elle vient s'exprimer sur la santé des femmes.
Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
Chelsea Clinton, le 28 novembre 2023. (WOMEN'S FORUM)

Chelsea Clinton, fille d'Hillary et Bill Clinton, est la vice-présidente de la Fondation Clinton et participe cette année au Women's Forum à Paris, qui prend place au palais Brongnart les mardi 28 et mercredi 29 novembre.

franceinfo : Existe-t-il, à votre avis, un lien entre la mauvaise prise en compte dans nos sociétés, nos politiques publiques, nos entreprises, des sujets sanitaires spécifiquement féminins comme l'endométriose, la ménopause et le fait qu'il y a des inégalités entre les hommes et les femmes ?

Chelsea Clinton : Aux États-Unis, en France, il y a eu un investissement public suffisant, culturel. Mais dans d'autres pays, il y a des tas de problématiques : l'endométriose, l'allaitement, la ménopause, différentes difficultés que vivent les femmes, dans leur féminité, dans leur santé. On n'a pas suffisamment investi dans la recherche en matière de diagnostic et de dépistage pour ces maladies qui sont propres aux femmes. On sait qu'il y a énormément de choses à faire.

"Il manque un investissement dans la formation des médecins et des infirmières pour savoir reconnaître les pathologies qui ne frappent que les femmes."

Chelsea Clinton

à franceinfo

Comment lever concrètement ce tabou ?

C'est vraiment une question très importante parce que le tabou écarte du centre des préoccupations certaines personnes, comme les femmes, les personnes de couleur, les personnes porteuses de handicap. Il est inacceptable qu'il y ait une stigmatisation pour des raisons de santé. C'est important aussi parce que nous voulons que les gens ait plus facilement accès aux soins dont ils ont besoin. Or une femme qui souffre d'endométriose, mais qui n'a pas été dépistée, perd beaucoup de temps avant sa prise en charge. On sait que les premiers symptômes peuvent arriver dès l'âge de neuf ans, donc si c'est diagnostiqué trop tard, c'est un temps perdu considérable avant que ces personnes, ces femmes puissent vivre une vie agréable.

L'autre sujet d'actualité est l'ouverture jeudi 30 novembre de la COP 28 à Dubaï. J'ai vu sur X (anciennement Twitter) que vous avez prévu d'y aller avec votre mère, Hillary Clinton. Mais le président Joe Biden, lui, n'y va pas. Est-ce parce que le changement climatique est un sujet compliqué aux États-Unis, surtout à un an de la prochaine élection présidentielle ?

Effectivement, avec ma mère, nous allons nous rendre à Dubaï, le 3 décembre. C'est la journée qui est consacrée à la santé publique.

"C'est la première fois dans l'histoire de la COP qu'une journée entière est consacrée aux effets des changements climatiques sur la santé. Ces effets sont nombreux : chaleur extrême, maladies cardiaques, paludisme, qui va connaître une recrudescence."

Chelsea Clinton

à franceinfo

C'est le cas déjà dans des pays qui n'avaient pas connu le paludisme depuis des décennies. On va examiner la manière dont le changement climatique exacerbe et crée de nouvelles difficultés sur le plan de la santé. Et comment mettre en place de vrais outils de résilience. S'agissant du président Biden, effectivement, je ne pense pas qu'il s'y rende. C'est vrai que son prédécesseur nous avait retiré des accords engagés à Paris auprès de la COP, mais Joe Biden a dit très clairement que nous allions tenir les engagements.

"Le président Biden s'est engagé à entreprendre les plus gros investissements de toute l'histoire des États-Unis, en impliquant toute une série d'industries dans notre pays, que ce soient le bâtiment, les infrastructures traditionnelles, la production automobile."

Chelsea Clinton

à franceinfo

On peut dire que l'engagement du président Biden est parfaitement clair. De nombreux membres de son administration seront sur place, dont le secrétaire d'État John Kerry. Ils feront en sorte de rappeler que les États-Unis sont là pour maintenir leurs engagements en faveur de la lutte contre le changement climatique.

L'élection américaine a lieu dans un an. Craignez-vous qu'un retour de Donald Trump au pouvoir fasse reculer le droit des femmes ? Je parle du droit à l'avortement, mais également de la place et de la représentation des femmes en général.

À titre personnel, je vais faire tout ce qu'il est possible pour veiller à ce que Joe Biden soit réélu. Je pense que le président Trump a été un danger pour notre démocratie, pour notre société. Et aussi pour la santé des femmes. On a vu d'ailleurs lors de son mandat comment certains efforts ont été menés au niveau fédéral pour réduire un certain nombre d'accès et d'accompagnements pour les femmes qui avaient choisi l'allaitement, pour les femmes enceintes, pour les mères à revenus modestes. On risquait d'avoir des femmes en moins bonne santé à court terme, mais aussi dans la durée. Donc je ferai tout ce qu'il est possible de faire personnellement pour qu'il ne retourne pas à la Maison Blanche. Je pense véritablement que ce développement des valeurs antidémocratiques, la lutte contre les droits des personnes LGBT et le non-respect des droits humains vont à l'encontre complètement de ce que doit défendre notre pays.

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