"Il faut trouver une solution négociée" avec Veolia estime Philippe Varin, le président de Suez
Le dirigeant critique l'OPA annoncée par Veolia, mais affirme chercher "un rapprochement".
Veolia va-t-il avaler Suez ? Après bientôt six mois de bataille, les événements s'accélèrent. Le numéro un mondial de l'eau et des déchets vient d'annoncer qu'il lançait une OPA sur les 70,1% du capital de Suez qui lui manquent encore. Saisi par Suez, le tribunal de commerce a ordonné la suspension de l'opération, mais Veolia estime que son offre reste valable.
Un "problème d'éthique des affaires"
Invité éco de franceinfo, Philippe Varin, le président du Conseil d'administration de Suez, dénonce l'attitude de Veolia tout en appelant au "dialogue". Le dirigeant pointe, notamment, chez Veolia, "un problème d'éthique des affaires", car le groupe a déposé son OPA alors que des discussions avec Suez étaient en cours.
Philippe Varin affirme néanmoins qu'il veut trouver un accord. "Nous avons examiné [cette offre, ndlr], explique-t-il, et notre conviction, après l'avoir examinée dans cette situation, est qu'il faut qu'on arrive à une solution négociée. Nous ne pouvons pas accepter que Veolia puisse démanteler Suez comme il le prévoit, et de manière hostile".
Les fonds Ardian et GIP en renfort
Mais sur quelle base les deux groupes pourraient-ils alors négocier ? "Suez est dans une situation robuste", répond Philippe Varin : "Les résultats sont bons, nous sommes en train de développer de la technologie sur les membranes, sur la détection du Covid. Nous avons entrepris de repositionner Suez sur des domaines tels que l'eau ou certains types de déchets (...) A partir de là, nous sommes prêts à discuter avec Veolia sur les modalités d'un rapprochement, puisque nous sommes en mouvement. C'est beaucoup plus facile de trouver des possibilités".
Depuis le mois d'octobre, Suez discute avec deux fonds d'investissement, Ardian et GIP. Sont-ils prêts à investir dans Suez, alors que la situation est tendue ? "Ils sont absolument prêts à financer une opération de ce type, répond Philippe Varin, avec une condition : ils ont les mêmes valeurs que nous ; ils veulent une solution négociée. S'il y a une solution négociée, ils seront prêts..."
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