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Grand débat national : 250 000 contributions sont déjà en ligne

En deux jours, la plateforme du grand débat a déjà suscité de nombreuses contributions. La start-up Cap Collectif, à qui le gouvernement a confié son organisation, fournit aussi des outils à l’autre plateforme, "le vrai débat", lancée… par des "gilets jaunes". 

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Cyril Lage, PDG de Cap Collectif, le 24 janvier 2019 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Deux jours après son lancement, la plateforme numérique du grand débat national a déjà enregistré environ 250 000 contributions. Le PDG de Cap Collectif, Cyril Lage, l’a annoncé dans L’Interview éco jeudi 24 janvier. Le gouvernement a choisi cette start-up pour organiser la version numérique du débat. 

Très peu de contributions haineuses

Peut-on tout dire sur le site granddebat.fr ? Oui, selon Cyril Lage, à condition de respecter la charte de modération "qui demande simplement aux gens de ne pas avoir de propos injurieux, racistes". D’après le dirigeant, ces contributions haineuses sont très rares, pour l’instant, dans le débat : seules sept contributions [sur 250 000, ndlr] auraient été modérées. Cyril Lage affirme que tous les sujets peuvent être abordés, et pas seulement les quatre grands thèmes prévus par le gouvernement (transition écologique, fiscalité, démocratie, services publics) : "Dans le cadre de chacun de ces grands thèmes, il y a une question ouverte qui permet à tout un chacun d’aller au-delà". A la fin du débat, l’entreprise de 25 personnes remettra à l’Etat l’ensemble des contributions.  

Les données personnelles sont-elles protégées ?

Les données personnelles des internautes sont-elles protégées ? "Le gouvernement a la propriété exclusive des données. Mais le règlement européen, le RGPD, oblige le gouvernement à dire ce qu’il va en faire. Et c’est limpide (…) Le gouvernement ne s’est autorisé à traiter la donnée collectée que dans le cadre du grand débat. Toute exploitation autre deviendrait de facto illégale".  

Combien la start-up, spécialisée dans l’organisation de ce genre de consultation, va-t-elle facturer au gouvernement ? A ce stade, Cyril Lage refuse de répondre : "On ne communique pas sur des informations qui n’ont pas été communiquées" encore par le gouvernement. Mais il ajoute : "Les prix sont publics chez nous. La licence est de 1 000 euros hors taxe par mois. C’est ce qu’a payé le gouvernement pour l’accès à l’outil. Ensuite il y a eu des prestations  complémentaires (…) qui vont venir augmenter la facture. Ce sera rendu transparent".    

Une deuxième plateforme... pour les "gilets jaunes"

Lundi 28 janvier, une deuxième plateforme sera mise en ligne, lancée cette fois… par des gilets jaunes. Et c’est encore Cap Collectif qui a fourni l’outil : "C’est l’ADN de Cap Collectif, de permettre la coconstruction et à des collectifs de travailler ensemble", selon Cyril Lage, pour qui il n’est pas contradictoire de fournir des outils à la fois au gouvernement et aux "gilets jaunes" : ceux-ci, selon lui, "ne s’inscrivent pas dans le rejet du grand débat. Le mouvement est né d’un défaut de confiance dans la politique". Mais ces "gilets jaunes", ajoute Cyril Lage, "souhaitaient maîtriser la façon dont ils allaient organiser le débat, par rapport à la maîtrise des données".            

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