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François Hommeril (CFE-CGC) demande plus de temps pour négocier les réformes

François Hommeril, président de la CFE-CGC, invité jeudi de l'interview éco de franceinfo est notamment revenu sur la baisse du chômage sous la barre des 9%.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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François Hommeril, le président de la CFE-CGC sur franceinfo le 15 février. (RADIO FRANCE)

Invité jeudi 15 février de l'interview éco sur franceinfo, François Hommeril le président de la CFE-CGC a demandé du temps pour négocier sur la formation professionnelle, alors que le gouvernement veut que les négociations avec les partenaires sociaux se terminent à la fin du mois. Le but est ainsi de pouvoir légiférer avant la fin de l'été. 

franceinfo : Le chômage recule sous la barre des 9%, c'est son plus bas niveau depuis 2009. Le gouvernement veut pousser plus loin ses réformes structurelles. Est-ce la bonne méthode ?

Le chômage baisse, c’est une très bonne chose. Selon nous, c’est un effet conjoncturel. Il n’y a pas d’impact de la politique du gouvernement depuis un an. Je pense qu’il faut être raisonnable. Une réforme structurelle comme c’est le cas de la réforme du code du Travail sur les ordonnances ne peut pas avoir un impact immédiat. Ce n’est pas cette réforme-là qui pourrait avoir un impact sur le taux de chômage en France. Mais, on se félicite que le niveau baisse et on est toujours disponible pour travailler avec le gouvernement sur les bonnes réformes qui feront que ce mouvement s’amplifiera. Nous avons tourné la page après la séquence des ordonnances. Désormais on est très impliqué dans les négociations en cours. Certaines sont des réformes structurellement très importantes pour pouvoir accompagner les salariés et notamment ceux qui recherchent un emploi. On voudrait proposer des solutions pour que se superposent, de manière plus harmonieuse, le désir d’emploi pour les personnes qui n'ont pas de travail et le besoin de salariés pour les entreprises qui ont besoin de certaines compétences.

Pour les cadres, les embauches pourraient battre des records. Le constatez-vous au quotidien ?

C’est difficile de répondre de façon certaine. Il n’y a pas de signe perceptible de grande ampleur qui prouve cela. Par contre, on a des entreprises de haut niveau qui veulent recruter des compétences de haut niveau et qui ont du mal à le faire. C’est un problème de mobilité géographique. Dans certaines régions de France, souvent on me dit 'j’ai du mal à recruter parce que ma région n’est pas très attractive, parce que les moyens pour y accéder ne sont pas au niveau, les gens n’ont pas envie de venir habiter dans la région'... La mobilité des compétences, c’est-à-dire la capacité qu’il y a à l’intérieur des entreprises de faire évoluer les compétences pour pouvoir les adapter à la demande du marché, ne sont pas au niveau nécessaire.

Les négociations sur la formation professionnelle reprennent vendredi. Allez-vous trouver un accord avec le patronat ?

C’est nécessaire. On en est loin au sens où les contraintes de temps sont trop fortes. Il faut pouvoir se ménager un espace d’intelligence et de raison pour se donner le temps pour négocier. Je souhaite que les contraintes de calendrier soient desserrées parce qu’aujourd’hui le gouvernement souhaite légiférer avant l’été. Les négociations doivent se finir fin février. Ce n’est pas très raisonnable d’agir sous cette contrainte car les négociateurs eux-mêmes impliqués dans ces négociations n’auront ni le temps, ni l’énergie de trouver la meilleure formulation ou texte pour avoir le meilleur accord.

Pensez-vous que les négociations assurance-chômage vont aboutir ?

Je fais le pronostic qu’elles vont aboutir. Les négociateurs des huit organisations représentant les employeurs et les salariés qui négocient ont produit un courrier commun et ils partagent les mêmes objectifs. Il ne faut pas avoir peur, il faut faire confiance aux acteurs et leur donner les moyens pour assumer leur responsabilité. Nous avons sur l’assurance-chômage, la meilleure convergence de points de vue, d’objectifs et d’ambition. Nous voulons que les contrats courts cessent de coûter plus de quatre milliards d’euros à l’assurance-chômage. Il doit y avoir des moyens. Mais il faut pour proposer un dispositif cohérent et donc il faut être cohérent aussi dans l’organisation. On voit bien que le patronat souhaite que ce ne soit pas toujours les mêmes qui abusent du système. On voit bien que ces différents métiers, différentes fédérations ne sont pas les mêmes qui abusent des contrats courts, c’est donc très complexe.

Un big bang est en vue à la SNCF. Le rapport Spinetta propose de revoir le statut des cheminots. A-t-il raison ?

Non, il n’a pas raison. Une des raisons pour lesquelles on a du mal à recruter dans certaines régions, c’est que la SNCF ne dessert pas correctement ces entreprises. Quand j’entends dire que certaines lignes doivent être fermées parce qu’elles ne sont pas rentables, je m’interroge. Il faut se poser les bonnes questions et savoir pourquoi on n’a pas investi correctement dans les infrastructures.

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