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Environnement : "Je suis choqué quand l’Etat aide une entreprise particulièrement polluante", affirme Pascal Demurger, directeur général de la MAIF

La compagnie d'assurance MAIF se lance dans le e-commerce en reprenant 82% du capital de CAMIF, enseigne de vente en ligne d’ameublement local et durable pour la maison.

Article rédigé par franceinfo
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Pascal Demurger, directeur général de MAIF. (CAPTURE D'ECRAN DAILYMOTION)

Ce fut longtemps la compagnie d’assurance des enseignants mais elle a engagé sa mue il y a quelques années pour s’adresser à une clientèle plus large. Il s’agit de MAIF, le groupe d’assurance mutualiste qui s’ouvre aujourd’hui au commerce en ligne. La MAIF va reprendre 82% du capital de CAMIF, aujourd’hui enseigne de vente en ligne d’ameublement local et durable pour la maison. Les deux structures ont un passé commun. La CAMIF, Coopérative des adhérents à la mutuelle des instituteurs de France, a été créée après-guerre pour permettre aux enseignants, sociétaires de la MAIF, de se loger au lendemain de la Libération. Pascal Demurger est le directeur général de MAIF, il est l'invité éco de franceinfo mardi 23 novembre.

franceinfo : Pourquoi un assureur monte dans le e-commerce ?

Pascal Demurger : En effet, ce n’est pas très habituel qu’un assureur rachète une entreprise du commerce en ligne. En même temps, la MAIF n’est pas un assureur ordinaire. Nous avons une conception du rôle de l’entreprise qui va au-delà de la conception habituelle consistant à avoir comme objectif la croissance et la rentabilité. Nous, nous considérons que nous avons aussi un rôle social à jouer. Nous sommes à la recherche d’un impact le plus positif possible sur l’environnement et le social.    

Combien a coûté l’opération pour la MAIF ?

On ne communique pas sur le prix exact. Pour un groupe de la taille de la MAIF c’est une opération qui n’est pas considérable. La Camif réalise un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros quand MAIF a un chiffre d’affaires de l’ordre de 4 milliards.

MAIF s’engage sur le terrain de l’entreprise à mission. Quel est l’intérêt ?  

On inscrit les principes sociétaux et environnementaux dans les statuts de l’entreprise. On crée une gouvernance spécifique. C’est-à-dire que l’on est observés à la fois en interne par un comité de mission, mais surtout à l’externe par un organisme tiers indépendant qui vient auditer la réalité des engagements de l’entreprise. C’est clairement pour nous un encouragement à aller encore plus loin. On rend entièrement transparent tout ce que nous faisons et c’est synonyme d’un engament fort et qui est irréversible.

Quel regard l’assureur porte sur les conclusions de la COP26 ?

D'abord un regard d'entreprise. Je trouve que la COP26 est un échec politique, et cela transfère la responsabilité, ou une partie de la responsabilité, sur les entreprises. Et puis nous sommes avant tout des assureurs. On sait que dans certains scenarii du GIEC, il y a une élévation de la température de 3 à 4 degrés. On sait également qu'un monde où la température augmente autant est inassurable. L'assureur a donc un regard particulièrement vigilant vis-à-vis du réchauffement climatique.

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