Covid-19 : pour Laurent Berger, "la vaccination n’est pas une restriction de liberté"
Le secrétaire général de la CFDT, premier syndicat français, soutient les nouvelles mesures sanitaires alors que les députés examinent lundi le projet de loi sur le pass vaccinal. Il se dit aussi "très inquiet pour l'hôpital public".
Les députés ont démarré lundi 3 janvier l'examen du projet de loi sur le pass vaccinal, avec des débats très tendus. Invité éco de franceinfo, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, soutient les nouvelles mesures sanitaires pour lutter contre l’épidémie : "La vaccination n’est pas une restriction de la liberté, c’est une capacité à sortir de l’épidémie."
Selon le dirigeant syndical, "on reste encore un pays de libertés" et "toutes ces mesures, lorsque l’épidémie sera vaincue, devront être derrière nous". Mais pour lui, "le risque qui pèse aujourd’hui sur la population, en termes de santé, est important". Celui qui est à la tête du premier syndicat français en nombre d'adhérents estime que "ce sont les morts qui le disent, c’est la saturation des hôpitaux qui le dit et ça nécessite un peu d’effort collectif".
Des mesures nécessaires, selon la CFDT
Le pass vaccinal va aussi s’appliquer à une partie des salariés. Si le projet est adopté, à partir du 15 janvier, les serveurs de restaurant, les contrôleurs de train ou encore les bibliothécaires devront être vaccinés s’ils veulent continuer à travailler. Cette mesure ne choque pas Laurent Berger : "Cela existait déjà, d’une certaine manière, puisqu’il y avait déjà le pass sanitaire pour les métiers au contact du public. Ce dont nous n’avons pas voulu, c’est d’un pass sanitaire pour l’ensemble des travailleurs."
Le leader de la CFDT s’inquiète davantage de la situation à l’hôpital, où les malades affluent à nouveau : "Je ne sais pas si les agents vont tenir. Ils sont usés, fatigués, en colère parfois, quand les patients pour lesquels ils se battent ont fait le choix de la non-vaccination."
"Je suis très inquiet pour l’hôpital public. Je lance un appel d’urgence."
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDTsur franceinfo
Au-delà de l’hôpital, de nombreux salariés, testés positifs, devront s’absenter cet hiver, pour s'isoler ou se soigner. Ceux qui resteront devront parfois travailler en effectif réduit, y compris dans les métiers dits de "deuxième ligne". Laurent Berger réclame plus de considération pour ces travailleurs "de l’agroalimentaire, de la sécurité, de la propreté, du commerce, de la distribution, du maintien à domicile" : "Ils n’ont pas eu de reconnaissance salariale. Et là, on va leur redemander de faire tenir le pays ? Pour certains d’entre eux, il y a une forme de dégoût." Pour ces salariés, le dirigeant syndical réclame, en urgence, "des augmentations salariales".
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