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Coronavirus : l’économiste Esther Duflo lance "une supplication" pour l’Inde et "au-delà"

La lauréate du prix Nobel 2019, spécialiste du développement, redoute "d’énormes vagues épidémiques dans d’autres pays".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Esther Duflo alerte sur la situation en Inde où le Covid flambe. (JOSEPH PREZIOSO / AFP)

Il y a quelques semaines encore, l’Inde pensait avoir vaincu le coronavirus. Aujourd’hui, le pays se retrouve face à une catastrophe avec 3600 morts en 24 heures. Invitée éco de franceinfo, Esther Duflo, qui a reçu le prix Nobel d’économie en 2019, lance une "supplication", pour l’Inde, et "au-delà".

"Avec le nombre de cas qu’il y a aujourd’hui en Inde", explique la spécialiste du développement, "il y a une probabilité très forte qu’on se retrouve face à d’énormes vagues épidémiques dans d’autres pays. En Indonésie, où ça commence déjà, et surtout en Afrique, dans des pays qui sont encore moins préparés que l’Inde".

L’Afrique menacée d’un rebond épidémique ?

"Ma supplication ", déclare-t-elle, "c’est ‘aidons l’Inde’, car il y a une urgence absolue sur l’oxygène, sur les tests (…) mais commençons aussi à nous préparer pour un possible rebond épidémique en Afrique avant qu’il ait lieu".

"Il faut être prêt à avoir de l’oxygène à leur envoyer, et à leur donner une assistance financière qui leur permette de mettre en place un confinement très rapidement s’ils en ont besoin", poursuit l’économiste : "On a vu avec l’exemple de la France, comme il est politiquement très difficile de lancer un confinement si on n’a pas une assurance financière derrière ".

"Le mauvais timing"

L’épidémie flambe en Inde alors que la France se prépare à alléger les contraintes sanitaires. Avec le coronavirus, "on a toujours été dans le mauvais timing", analyse Esther Duflo. "Ce qui se passe en France est grave, poursuit-elle. Il y a presque 6000 personnes en réanimation, beaucoup de morts chaque jour. C’est un désastre. Mais l’étendue du désastre humain en France n’a rien à voir avec ce que les gens vivent en Inde aujourd’hui, et ce qui pourrait être vécu en Afrique si la vague s’y déroulait".  

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