Bruno Cavagné (Fédération des travaux publics) ne veut pas être "le seul à qui on fait les poches"
Les travaux publics pourraient perdre leur niche fiscale. Pour le représentant du secteur, la mesure mettrait en péril de nombreuses entreprises.
Haro sur les niches fiscales ! Pour financer des baisses d’impôt, le gouvernement veut supprimer certains avantages fiscaux dont bénéficient les entreprises. Le secteur des travaux publics est concerné. La fiscalité sur le gazole non routier bénéficie d’un taux réduit. Le gouvernement pourrait le remettre en cause.
Le gazole non routier plus cher ?
Bruno Cavagné préside la Fédération nationale des travaux publics. "On ne peut pas imaginer qu’une seule profession, la nôtre, soit autant impactée", assène-t-il mardi 28 mai sur franceinfo : "On ne peut pas être les seuls à qui on fait les poches". Selon lui, "de petites entreprises vont être très fragilisées". Il évalue le coût de cette mesure à 700 millions d’euros.
Nous commençons à sortir la tête de l’eau. Au moment où nous embauchons, où nous formons, on veut nous taper dessus. Ce n’est pas possible !
Bruno Cavagné, président de la Fédération nationale des travaux publicssur franceinfo
Envisage-t-il un étalement de cette mesure, par exemple sur trois ans ? "Je ferai tout pour que nos entreprises survivent. S’il faut discuter avec le gouvernement, nous le ferons, dans l’intérêt de ces entreprises', répond Bruno Cavagné.
Infrastructures : qui paiera les 500 millions ?
Des routes, des ponts, des voies ferrées sont en attente de travaux. Qui va financer ces infrastructures ? Il manque toujours 500 millions d’euros par an. Le 3 juin, les députés examineront le projet de loi sur les mobilités, à la recherche d’une solution. La situation est urgente, pour Bruno Cavagné : "On vient de dépenser 10 milliards d’euros de redistribution dans ce pays, et on n’est pas capable de trouver 500 millions d’euros pour la mobilité, pour le désenclavement des territoires. C’est absolument ahurissant ! ».
Mais qui va payer ? "C’est à l’usager de payer", pour le patron de la Fédération des travaux publics, qui met en garde le gouvernement : "Le tout, c’est de ne pas faire payer et l’usager et le contribuable, pour la même chose".
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