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Brexit : "Nous trouverons des solutions" assure le président de la chambre de commerce franco-britannique

Alors que les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sont à l'arrêt, Thierry Drilhon affirme sur franceinfo que les entreprises françaises sont prêtes. Il pense même que le Brexit est une "opportunité" pour le monde économique.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Thierry Drilhon, président de la chambre de commerce franco-britannique sur franceinfo, le mercredi 17 octobre 2018. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Alors qu'un nouveau sommet européen a débuté mercredi 17 octobre à Bruxelles au sujet du Brexit, le président de la chambre de commerce franco-britannique fait part de son optimisme sur franceinfo. "Nous trouverons des solutions" assure Thierry Drilhon, invité de l’interview éco sur franceinfo. "Je pense que le Brexit est une opportunité pour l’ensemble des entreprises car elles ont l’habitude de faire face aux incertitudes" précise-t-il, alors que les négociations entre Bruxelles et Londres sont à l'arrêt.

Franceinfo : On est loin encore d’un accord mais le 29 mars prochain, le Royaume-Uni quittera l’Union européenne. Êtes-vous prêts ? Les entreprises que vous représentez sont-elles prêtes ?

Thierry Drilhon : Les entreprises se préparent depuis de longs mois et il y a différents types de solutions. Et j’ai déjà une bonne nouvelle ce soir : nous ne sommes pas en guerre. Nous sommes dans une situation que les entreprises ont pour partie anticipée. Aujourd’hui, autour du Brexit, 90% des points sont en accord entre le Royaume-Uni et l’Europe. Et il y a 10% sur lesquels il y a désaccord, avec deux points majeurs : la taxation des biens et services entre l’Union européenne et le Royaume-Uni et le sujet de l’Irlande du Nord. Le monde de l’entreprise est un monde pragmatique, concret, et nous regardons avant tout comment faire avancer les choses. Un chef d’entreprise est tous les jours confronté à des challenges et face à ces challenges, il trouve un certain nombre de solutions. Et il y a déjà trois certitudes aujourd’hui : le Brexit aura bien lieu au 29 mars 2019 ; les entreprises, petites moyennes ou grandes, auront à un moment ou un autre un impact ; et les entreprises ont besoin de s’y préparer maintenant.

Que font ces 2 000 entreprises que vous représentez pour s’y préparer ?

Les grandes entreprises aujourd’hui sont prêtes et ça fait des mois qu’elles se préparent sur tous les différents aspects de leurs transactions, sur ce qui concerne les salariés, les livraisons, sur le partie monétaire, sur la finance... Elles ont des plans de substitution en fonction des différentes solutions. Les entreprises de taille intermédiaire sont dans une phase de préparation. Les entreprises que nous avons besoin d’accompagner aujourd'hui, ce sont sur les petites PME. Et nous les accompagnons. Je suis un adepte de la pensée positive. Savez-vous quel est le niveau des transactions financières entre la France et l’Angleterre ? Il est de 87 milliards de livres. Les Anglais sont des gens résilients, pragmatiques. Donc je pense que nous allons à un moment ou un autre de trouver des solutions. Le 29 mars, le Royaume-Uni quittera l’Union européenne et derrière il y aura une période de transition jusqu’à la fin 2020, et qui pourra être étendue potentiellement jusqu’à 2021. Si ça permet de trouver des solutions pragmatiques et concrètes, je trouve que c’est une très bonne choses que cette période soit étendue. Pour les entreprises, nous militons pour que cette période de transition permette de trouver des solutions concrètes aux fameux 10% qui aujourd’hui constituent un point de désaccord.

Des dirigeants britanniques et européens sont actuellement réunis à Bruxelles, que leur demandez-vous ?

Une entreprise ne peut dicter son business sur des aspects uniquement politiques. L’urgent, aujourd’hui, c’est de réaffirmer les 90% sur lesquels l’Europe et le Royaume-Uni sont d’accord et sur les 10% restant, déterminer un calendrier avec des modalités pratiques en associant des politiques et le monde du business qui peut être source d’opportunités et de solutions. Je pense qu’à toutes ces problématiques-là, solutions seront trouvées.

Irez-vous jusqu’à dire que le Brexit peut être positif ?

De manière plus générale, je crois que le Brexit, pour l’Europe, est une très belle opportunité. Parce qu’on a besoin d’un Royaume-Uni fort, d’une France forte, d’une Allemagne forte. Donc est-ce que le Brexit est une opportunité ? Oui je pense que le Brexit est une opportunité pour l’ensemble des entreprises malgré les incertitudes car les entreprises ont l’habitude de faire face aux incertitudes.

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