Brexit : "La balle est dans le camp britannique", selon Pierre Moscovici
Le Commissaire européen aux Affaires économiques appelle les Britanniques à "dire ce qu’ils veulent". Reporter le Brexit ? Pour Pierre Moscovici, "c’est aux Britanniques éventuellement de le demander".
Le Brexit aura-t-il lieu ? Et si oui, quand et comment ? À Londres, la situation est très confuse. La Première ministre, Theresa May, doit revenir lundi 22 janvier devant les députés, avec une nouvelle proposition. Pour Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques, invité de L’Interview éco vendredi 18 janvier, "la bonne question aujourd’hui, c’est : ‘que veulent les Britanniques ?’ (…) La balle est très clairement dans le camp britannique. Il est important qu’il y ait une clarification (…) Les Britanniques doivent dire ce qu’ils veulent".
Le Brexit doit normalement avoir lieu le 29 mars prochain. Mais un report est maintenant envisagé. Pour Pierre Moscovici, "c’est aux Britanniques éventuellement de le demander. Et pour cela il faut qu’il y ait des raisons évoquées (…) Il faut aussi l’unanimité des 27".
Un Brexit sans accord serait-il grave économiquement ? "Ce serait significatif. Ce serait très important pour la Grande-Bretagne. Au moins la première année, il y aurait une récession probablement. Pour le reste de l’économie, ce ne serait pas nul, mais ce serait beaucoup moins dommageable. Je suis persuadé que nous avons les moyens de faire face à cette éventualité."
Fiscalité : en finir avec la règle de l'unanimité
La fiscalité divise les Européens. Pour toute réforme fiscale - comme la taxation des géants du numérique -, il faut l’accord de tous. Pierre Moscovici propose d’en finir avec cette règle de l’unanimité. Mais est-ce réaliste ? "C’est indispensable, donc c’est réaliste. Ce qui n’est pas réaliste, c’est de continuer à faire comme nous faisons. Certains disent que la fiscalité doit être un apanage de la souveraineté nationale. Mais ce qui menace la souveraineté, ce n’est pas l’harmonisation, c’est le contraire. C’est la fraude, l’optimisation fiscale…". Le commissaire européen propose d’instaurer, sur ces questions fiscales, le vote à la majorité qualifiée, plutôt que l’unanimité : "Nos concitoyens ne supportent plus que le veto d’un seul puisse bloquer la volonté de tous".
Fusion Alstom/Siemens : "Le dialogue avec la Commission se poursuit"
Dans les prochaines semaines, la Commission européenne doit autoriser ou bloquer la fusion entre deux grands industriels, Alstom et Siemens. Le Français et l’Allemand veulent former un géant des transports. Le gouvernement français exhorte la Commission à laisser faire ce rapprochement. Mais les services de la concurrence y semblent défavorables, malgré l’essor d’un puissant rival chinois, le groupe CRRC. Pour Pierre Moscovici, "il y a les règles de la concurrence. Elles doivent être respectées pour cette fusion comme pour toutes les autres. En même temps, le dialogue se poursuit (…) La Commission prendra sa décision sur des bases qui ne seront ni idéologiques ni politiques mais pragmatiques. Je continue de penser qu’il est bon qu’il y ait des champions européens mais il faut aussi que ça se fasse dans le respect des règles. On doit pouvoir faire les deux. On doit pouvoir faire cette fusion en respectant nos règles communes".
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