Jean-Guy Talamoni : aujourd'hui en Corse, "un scrutin d’autodétermination ne recueillerait pas une majorité de suffrages"
Jean-Guy Talamoni, le président indépendantiste de l'assemblée de Corse, était l'invité de Yaël Goosz à J-1 de la grève générale décrétée en Catalogne. Il évoque le "modèle" catalan.
La Catalogne est-elle un modèle à suivre pour la Corse ? Le président indépendantiste de l'assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, revient de Barcelone où il a assisté, dimanche 1er octobre, au référendum d'autodétermination interdit par Madrid. "J’ai vu des citoyens qui veulent simplement voter", a-t-il expliqué sur franceinfo lundi, à la veille d'une grève générale décrétée en Catalogne à l'appel de plusieurs organisations syndicales.
"L'Espagne ne s'est pas grandie"
S'il reconnaît ne pas avoir vu "personnellement" de violences, Jean-Guy Talamoni dénonce les "agressions" commises, selon lui, par la police espagnole. "L'Espagne ne s'est pas grandie hier en agissant de cette façon", dit-il. Selon lui, Emmanuel Macron aurait dû "dire un mot" sur les "actes de violence débridée contre des citoyens pacifiques qui vont aux urnes".
"Mes relations avec le président de la République sont aujourd'hui au point mort. Aujourd'hui, nous rencontrons des ministres mais nous n'avançons pas sur les questions importantes alors que nos revendications ont été validées démocratiquement", ajoute Jean-Guy Talamoni.
En Corse, un scrutin "peut-être" dans 10 ans
Pour Jean-Guy Talamoni, un tel scrutin ne pourrait pas se tenir aujourd'hui en Corse, persuadé qu'il faut d'abord "un développement économique" et "un nouveau statut de large autonomie".
"Si un scrutin d'autodétermination" avait lieu aujourd'hui, "nous savons qu'il ne recueillerait pas en l'état une majorité de suffrages", confie le président de l'assemblée de Corse pour qui, "il y a un temps pour tout". Il estime, en revanche, que "si les Corses le veulent, dans 10 ans nous pouvons peut-être avoir, à l'ordre du jour et au centre des débats, la question de indépendance".
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