Cet article date de plus de six ans.

Egalité salariale : "Les annonces du Premier ministre sont bonnes" selon Laurence Rossignol

La sénatrice socialiste et ancienne ministre des droits des femmes, Laurence Rossignol, était l'invitée de "L'interview J-1", à la veille de la Journée internationale des droits des femmes.

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Laurence Rossignol, sénatrice de l'Oise, ancienne ministre des familles, de l'enfance et des droits des femmes. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Laurence Rossignol, sénatrice PS de l’Oise et ancienne ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes, était l'invitée de "L'interview J-1", à la veille de la Journée mondiale des droits des femmes. Par ailleurs, le gouvernement a annoncé que les entreprises de plus de cinquante salariés présentant des écarts "injustifiés" de salaires hommes-femmes seront sanctionnées à partir de 2022. Cette mesure figurera dans la loi sur les réformes sociales que Muriel Pénicaud doit présenter en Conseil des ministres fin avril.

franceinfo : La journée internationale des droits des femmes aura lieu demain. Matignon vient de dévoiler sa feuille de route pour arriver à l’égalité professionnelle et salariale, d’ici 3 ans. Il y aura 4 fois plus d’inspections chaque année, les entreprises devront publier sur internet leurs résultats en matière d’égalité salariale. Des sanctions d’ici 3 ans pour les entreprises qui présenteraient encore des écarts injustifiés. Est-ce que vous approuvez l’arsenal proposé ?

Laurence Rossignol : Je me réjouis que le premier ministre ait fait des annonces fortes. Les annonces du Premier ministre sont bonnes, mais elles doivent être tenues toute l'année et pas seulement le 8 mars. Je me réjouis que l'on annonce un renforcement des contrôles. Mais cette année, il n'a été ouvert que cinq postes au concours d'inspecteur du travail. Donc il faut que les moyens suivent. On ne peut pas faire moins d'état et plus de contrôles. 

En tant qu'ancienne ministre du droit des femmes, vous regrettez de ne pas avoir mis en place l'égalité salariale à la fin du quinquennat de François Hollande ?

Déjà, le gouvernement actuel fixe des objectifs pour 2022. Les entreprises doivent aujourd'hui se mettre en conformité avec la loi. Si ce n'est pas le cas, elles seront sanctionnées en 2022. De mon côté, je n'ai pas de regrets. En 2014, le gouvernement Hollande a fait adopter une loi sur l'égalité femme-homme. Et puis les gouvernements de gauche ont porté toutes les grandes avancées en matière de droits des femmes, avec en face de nous et contre nous, des opposants à la gauche qui aujourd'hui sont ministres du gouvernement actuel. 

Marlène Schiappa est la ministre qui vous a succédé. C'est un maillon fort du gouvernement d'Edouard Philippe. Fait-elle fait bouger les lignes pour plus d’égalité hommes-femmes ? Ou est-ce surtout de la communication ?

Nous souhaitons toutes qu'elle réussisse, pour toutes les femmes qui sont en attente d'égalité professionnelle, en attente d'ouverture de places de crèche. Le gouvernement ferme des classes maternelles entre deux et trois ans. Ce qui va compliquer la vie des femmes qui travaillent. Il faut une vision globale. Elle a la charge de diffuser cette vision auprès de ces collègues. J'observe qu'à la veille du 8 mars, elle a mobilisé plusieurs de ses collègues et le premier ministre sur ces objectifs et je m'en réjouis. 

Les Monologues du vagin sont joués ce soir à Bobino avec Marlène Schiappa et Roselyne Bachelot. Au même moment un débat à quatre sur LCI entre les candidats pour un fauteuil de premier secrétaire du PS. Et pas une seule femme. Est-ce dommage, alors qu’on célèbre demain la journée internationale des droits des femmes ?

C'est dommage. C'est assez significatif d'une sorte d'inhibition qui fait que les femmes sont un pas en retrait et qu'aucune n'a décidé d'être candidate. Je pense que Najat Vallaud-Belkacem aurait été élue à la tête du PS si elle s'était présentée. Mais il y a une espèce de retenue, de doute. "Est-ce que je devrais y aller, est-ce j'y serais utile ?" Ce sont des questions que l'on se pose.   

La situation est compliquée pour le PS, dix mois après sa défaite historique. On parle de 30.000 à 40.000 votants la semaine prochaine. Pour un parti qui a gouverné la France, est-ce viable ?

C'est très inquiétant. Beaucoup d'électeurs et de sympathisants sont sur le bord du chemin. Ils observent comment le congrès va se dérouler. L'enjeu est donc de montrer un PS rassemblé.    

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.