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Moralisation encore et toujours

C'est LE sujet du jour en politique : la "moralisation de la vie politique" est quasiment le seul sujet de conversation des élus ce matin.
Article rédigé par Olivier Bost
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Le sujet n'obsède pas que François Hollande et son
gouvernement. Jean-Marc Ayrault va en présenter les grandes lignes demain au Conseil
des ministres avant d'avoir le texte final dans deux semaines.

D'ici là, opération transparence, les ministres ont été
sommés de livrer au public leur patrimoine. Démagogie  répond Jean-François Copé sur France 2 : "Prévoyons que chaque chef de gouvernement, dès qu'il installe au
gouvernement, demande aux autorités helvétiques que lui soit communiqué un
certificat par lequel aucun des membres du gouvernement n'ont de compte en
Suisse.
Ça me paraît infiniment plus important que d'engager un processus qui conduira
forcément à de la démagogie.
"

Et toc pour le gouvernement et pour François Fillon qui a
annoncé lundi qu'il allait publier sa déclaration de patrimoine. Le président de
l'UMP n'est pas enchanté à l'idée de ne plus pouvoir exercer son métier
d'avocat.

Il n'est pas le seul, c'est l'une des mesures censée éviter les
conflits d'intérêt mais ça bloque auprès des parlementaires. Bruno Le Maire
n'est pas fan non plus, c'est l'un des premiers avec Laurent  Wauquiez à avoir publié son patrimoine, pour être
transparent et passer à autre chose, mais le vrai problème pas là pour l'ancien
ministre.

"Le corps des élus français a mis en place un certain
nombre de protections, d'avantages. J'ai fait une proposition de loi en octobre
dernier. Monsieur Hollande se réveille dans la panique parce qu'il y a l'affaire
Cahuzac, alors qu'il reprochait à Nicolas Sarkozy de répondre à chaque problème
par un projet de loi. C'est exactement ce que fait François Hollande aujourd'hui.
"

Dans le public comme dans le privé

Bruno Le Maire qui accepte mal lui aussi qu'on interdise aux
élus d'exercer leur métier d'avocat notamment et qui réclame la même chose
pour les fonctionnaires.

Justement, c'est prévu révèle la porte
parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem sur iTélé ce matin : "Nous
ne demandons pas aux individus de renoncer à leur métier d'origine pendant qu'ils
ont des responsabilités politiques. Nous leur demandons de mettre entre
parenthèses ce métier pour ne pas cumuler une fonction politique et des responsabilités
dans le privé, parce que c'est ce qui fait naître des soupçons de conflits d'intérêt.
Mais cela vaut pour le privé comme pour le public.
"

Les fonctionnaires devront se mettre en disponibilité
pendant leur mandat. Najat Vallaud-Belkacem a dévoilé une deuxième
mesure : une autorité de déontologie indépendante sera chargée de vérifier
les déclarations de patrimoine des élus.

Des élus égaux aux citoyens

Pour moraliser la vie politique, le concours Lépine
continue. Le centriste François Bayrou a lui aussi ses petites idées.

Il
propose que les revenus des élus soient soumis aux mêmes règles que
pour le simple citoyen, que les parlementaires ne puissent pas recevoir de
salaires d'entreprises comme conseils
et de diminuer le nombre d'élus et de ministres. Pour
faire passer tout cela malgré les blocages, le gouvernement n'a pas le
choix pour lui : il faut un référendum. Comme l'UMP il réclame un
remaniement.

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