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Mariage pour tous : l'impossible retour en arrière

Alors que les députés doivent adopté cet après-midi la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, le débat se poursuit sur son éventuel remise en cause, en cas d'alternance.
Article rédigé par Olivier Bost
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

La porte-parole du mouvement contre le mariage pour tous Frigide
Barjot semble sur France 2 se faire à l'idée. La loi sera adoptée et appliquée : "La loi va s'appliquer sans doute d'ici juin ou septembre. Les mariages
seront valables, on ne démariera pas c'est évident. Je pense que le vrai problème c'est
cette adoption plénière. Il faut effectivement tout faire et faire comprendre
au président de la République que l'on ne peut pas revenir en arrière. Un
enfant ne peut pas être né de deux hommes ou de deux femmes.
"

Reste donc l'idée du référendum que défendent les opposants
au mariage homosexuel. Guillaume Peltier, à l'UMP, parle, sur LCI d'abroger la loi : "Je prends un engagement en tant que fondateur de la droite forte, c'est
que l'UMP s'engage à organiser dès 2017 un référendum visant à abroger cette
loi. On ne peut pas d'un côté être courageux dans l'opposition et être frileux
quand on arrive au pouvoir.
"

Une promesse intenable pour son collègue de l'UMP, le député
Henri Guaino sur France Info : "Je crois que ce serait mentir aux
Français que de leur dire, cette loi sera abrogée. Des mariages vont être
prononcés, des enfants vont naître. C'est le genre de loi très difficilement
réversible, c'est ce qui en fait le caractère extraordinaire.
"

L'ancien ministre et député UMP, Bruno Le Maire, va lui
s'abstenir aujourd'hui au moment du vote solennel. "C'est un vrai choix
politique de conviction. En 2007, nous avions promis d'améliorer la situation
des couples homosexuels en leur garantissant les mêmes protections avec les
Pacs. Nous avions promis d'encadrer la situation juridique de ces milliers
d'enfants qui aujourd'hui sont hors situation juridique en donnant le statut du
beau-parent. Nous n'avons pas tenu notre promesse. C'est au nom de cette
promesse non tenue que je m'abstiens aujourd'hui.
"

L'interview de François Fillon dans les Echos

L'ancien Premier ministre
estime qu'avec "un président de la République aussi faible cela peut mal
finir
".

Des propos auxquels a réagi le ministre délégué au Budget, Bernard
Cazeneuve sur RTL : "Il y a un président de la République qui a été
élu il y a un an et qui assume ses responsabilités dans un contexte de tempête,
qui résulte de la situation qui nous a été laissée par ceux qui font des
commentaires aujourd'hui. Je trouve que la droite à remettre en cause, la
légitimité d'un président de la République qui vient d'être élu, en s'engageant
avec des actions qui flirtent parfois avec des idées qui ne sont pas des idées
de la droite traditionnelle, en essayant parfois de semer jusque dans
l'hémicycle la haine, joue un jeu trouble qui n'est pas celui que l'on attend
d'une opposition.
"

L'idée des primaires pour 2017

Une idée apparemment difficile à installer. Les discussions
ont achoppées hier et reprendront demain dans le parti. Un débat interne
qu'Henri Guaino a réglé ce matin : "Je suis contre le
principe des primaires parce que ce n'est pas conforme à l'esprit de la
cinquième République. Cela nous a donné les pires présidents depuis le début de
la cinquième République.
"

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