Manuel Valls et les impôts, un pas de deux avec le PS
Il s’agit exactement de ce que demandait Thierry Mandon, une demi-heure plus tôt sur I-Télé . Pour le porte-parole des députés socialistes, 650.000 foyers qui sortent de l'impôt, ce n'est pas suffisant : "Je pense qu’il faut beaucoup plus, deux à trois fois plus. (…) Il faut vraiment faire un effort très important parce que, si on regarde ce qui s’est passé en 2012, 2013, 2014, les entrées dans l’impôt sur le revenu, c’est deux à trois supérieur à 650.000 personnes ."
Manuel Valls semble donc lui répondre quelques instants plus tard sur Europe 1 : "Nous avons regardé les choses de près avec le président de la République, avec les ministres en charge des finances et du budget, et nous avons pensé qu’il fallait une mesure encore plus forte pour montrer aux Français notre engagement. Il faut sortir de cette logique de l’impôt qui empêche les ménages de consommer et qui empêche notre économie de retrouver la compétitivité. La mesure va bénéficier à plus de trois millions de ménage, elle va faire sortir de l’impôt sur le revenu 1.8 million de ménage ."
Thierry Mandon était-il au courant de la mesure annoncée par Manuel Valls ? Le pas de deux est en tout cas parfait politiquement. Manuel Valls donne ainsi l'impression de répondre à sa majorité parlementaire. Coup double donc pour le Premier ministre qui ressoude ainsi sa majorité et qui annonce une mesure populaire à dix jours des élections européennes. Manuel Valls joue d'ailleurs la pédagogie. Il a multiplié les exemples très concrets ce matin :
"Pour les Français concernés, l’impôt sera réduit de 350€ pour un célibataire et de 700€ pour un couple. Un couple de retraités, percevant chacun une pension de 1.200€, verra son impôt passer d’environ 1.000€ à environ 300€. Un salarié célibataire au SMIC verra son impôt totalement annulé, il bénéféciera donc d’une restitution plus important au titre de la prime pour l’emploi d’environ 170€. "
Manuel Valls nie par ailleurs toute démarche électoraliste avant les élections européennes, un scrutin qui s'annonce désastreux pour le PS. Arnaud Montebourg, ministre de l’économie, en a parlé sur RMC-BFM TV : "On a un problème de demande et de pouvoir d’achat. La réponse du premier ministre est semblable à celle de Mateo Renzi en Italie, qui a dit : "dix milliards pour dix millions d’Italiens". Il y a là un milliard supplémentaire, en plus des cinq milliards qui ont été mobilisés dans la discussion sur le pacte de responsabilité pour les ménages et ceux qui ont été assujettis à l’impôt et qui ont des revenus trop modestes. "
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