Le cannabis se (ré-)invite dans le débat public
Après Cécile Duflot en juin, c'est Vincent Peillon, le ministre de
l'Education Nationale qui a relancé le sujet hier en se prononçant en faveur
d'un débat sur la dépénalisation du cannabis comme moyen de lutter contre le
trafic de drogue dans les cités. Débat qui n'a pas traîné à fleurir sur ce sujet
ultrasensible. Mais pour Jean-François Copé, c'est une fois de trop. Sur notre
antenne ce matin, le patron de l'UMP demande à François Hollande de trancher une
fois pour toutes. Sans quoi lui-même montera au créneau : "si ce n'est pas
le cas, je lance à partir de demain à la fois une campagne de pétition et un
appel à témoignage de tous les parents qui ont pu voir leurs enfants victmes de
la drogue et des trafics que celà constitue. Ce débat doit s'arrêter
immédiatement ".
"Le cannabis fait basculer dans la schizophrénie " (F. Baroin, UMP)
Quant à savoir si une dépénalisation permettrait de lutter efficacement
contre le trafic de drogue, toute la droite répond non comme un seul homme. Pour
François Baroin, interrogé sur RTL, non seulement ce serait inefficace
mais encore dangereux : "c'est quand même quelque-chose qui tape dans la
construction du cerveau pour les mineurs, ça fait basculer dans la
schizophrénie. Je trouve que ce débat est irresponsable ".
Le débat sur le cannabis se double d'un second débat sur la fonction de celui
par qui le scandale est arrivé hier : le ministre de l'Education Nationale. Et
le doute n'est pas le monopole de la droite sur cette question. Sur Radio
Classique, le socialiste Jean-Christophe Cambadélis, candidat malheureux à la
direction du PS, trouve que Vincent Peillon aurait pu réfléchir avant de parler
: "je ne pense pas que c'était le rôle du ministre de l'Education nationale
d'ouvrir ce débat. Car c'est un problème de santé publique qui se pose dans
l'ensemble de nos écoles ".
"La prohibition est un échec" (D. Baupin, EELV)
Le ministre de l'Education est tout de même soutenu par une partie de la
majorité, et notamment par les écologistes, qui défendent leur position
traditionnelle dans ce dossier. Le député de Paris Denis Baupin, sur Europe 1
estime que Vincent Peillon a bien fait : "je trouve que c'est courageux de
sa part. Nous pensons que la prohibition en matière de cannabis est un échec. Il
faut dépénaliser, car c'est ce qui marche dans d'autres pays
européens ".
Les regards se tournent à présent vers l'exécutif. En juin dernier, Jean-Marc
Ayrault avait mis fin au débat en lançant que la dépénalisation du cannabis
n'était pas à l'ordre du jour.
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