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La conférence sociale : chaises vides et portes qui claquent

Le plat principal du menu politique du jour, c'est le rendez-vous entre François Hollande, les syndicats et le patronat.
Article rédigé par Louise Bodet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (Plusieurs milliers de personnes défilaient à Paris le 26 juin contre le pacte de responsabilité, en vue de la conférence sociale. © Xavier de Torres/MAXPPP)

C'est parti pour la 3e conférence sociale du quinquennat. "Grande conférence sociale sur l'emploi", selon l'intitulé, mais sur fond de chômage record et de crispation des partenaires sociaux, au bord de la crise de nerfs.

 

A l'origine, le coup de pression du Medef sur le compte pénibilité, contrepartie prévue aux allégements de charges du pacte de responsabilité. La semaine dernière, le Premier ministre Manuel Valls a annoncé le report partiel de cette réforme-là. Les syndicats sont donc vent debout. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, sur iTélé.

 

"Trois, quatre jours avant la conférence sociale, le Premier ministre annonce des choses sans en parler aux syndicats. J’ai de l’autorité, j’ai de la volonté, voilà ce qu’il faut faire, vous vous mettrez autour de la table et vous discuterez de cela. On a passé l’âge de recevoir des ordres. "

La posture

"Manuel Valls a du mépris pour les syndicats ", il est dans la "posture", dit encore Jean-Claude Mailly dans les colonnes du Figaro .

 

"Posture", le mot du jour, mot repoussoir pour Laurent Berger, le patron de la CFDT qui, contrairement à FO et à la CGT, ne laisse planer aucun doute sur sa participation à la conférence sociale. Laurent Berger était l’invité de France Inter.

 

"Il y a cinq millions de chômeurs et huit millions qui vivent en dessous du seuil de pauvreté en France. Moi, les postures, les ultimatums, les menaces qui sont l’objet de la part du patronat ce n’est pas la position de la CFDT. Nous ne désertons jamais le terrain de la confrontation des idées et des propositions pour essayer de trouver des solutions. "

 

Les "postures", également dénoncées par le ministre du Travail et du Dialogue social François Rebsamen sur RTL :

 

"Il y a des postures, de la tension avant une grande conférence sociale. Le dialogue social marche en France, et j’appelle tout le monde à discuter et à faire des propositions parce que c’est ce que nous attendons. "

La faute au Medef

Pendant que François Rebsamen rappelle à l'ordre les syndicats, sur France Info le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis sort le bazooka contre le Medef.

 

"On est devant une difficulté principale, l’attitude du Medef qui mois après mois, jour après jour, veut démolir tout ce qui peut construire le dialogue social en France. La culture du Medef c’est 'Take the money and run', prends l’argent et sauve-toi. Ne fais pas en sorte d’agir pour que le pays puisse s’en sortir. "

 

Michel Sapin, le ministre des Finances, deux ans après le discours du Bourget et la finance "ennemie" de François Hollande, a estimé devant un parterre d’économistes à Aix-en-Provence que "la bonne finance est notre amie ". Une phrase sortie de son contexte selon Jean-Christophe Cambadélis, qui prend tout de même ses distances.

 

"La bonne finance c’est comme les poissons volants, ce n’est pas la majorité de l’espèce. Aujourd’hui la finance aime la finance et n’aime pas la France. "

 

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