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L'UMP solde ses comptes

L'actualité politique est dominée par cet audit des finances du parti dévoilé ce mardi soir. La crise, financière comme morale, est profonde.
Article rédigé par Louise Bodet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (L'UMP divisée entre prudence et colère © REUTERS/Charles Platiau)

La preuve par le son et l'image. Sur France Info, Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP de 2009 à 2010, soupçonné d'avoir réveillonné en famille à Center Parcs aux frais du parti, crie à la calomnie et brandit une facture.

 

"Vous voyez à quoi on en est réduit aujourd’hui ? Je viens vous voir avec la facture de Center Parcs que j’ai acquittée moi-même. Elle est du 16 décembre 2009 pour une réservation du 28 au 31 décembre 2009, que j’ai réglée moi-même le 21 décembre et qui a été débitée sur mon compte personnel. Pour le moment, il n’y en a qu’une qui rigole de tout cela, c’est Madame Le Pen. Que l’on regarde devant et que l’on fasse notre travail d’opposant. "

 

Derrière l'opération transparence : les règlements de comptes, dans une ambiance délétère. Exemple sur BFM TV où le député-maire de Nice, Christian Estrosi, sarkozyste historique, s'en prend à un ancien rival.

 

"Je crois que Nicolas Sarkozy a eu tort de faire confiance à Jean-François Copé dès 2007, avec François Fillon. Puisque c’est tous les deux qu’ils ont demandé à Jean-François Copé de prendre la présidence de l’UMP à l’Assemblée nationale. C’est de là que tout est parti. Il a la responsabilité d’avoir peut-être choisi les mauvais éléments autour de lui à un moment ou à un autre, mais pas la responsabilité directe d’avoir géré des comptes dont il n’avait pas la gestion lui-même. "

Règlement de comptes

 Sur LCI, l'ex-ministre et eurodéputée Rachida Dati attaque au bazooka le triumvirat Fillon-Raffarin-Juppé qui a pris la tête du parti. Dans son viseur : son meilleur ennemi, François Fillon.

 

"Il était censé apaiser, rassembler, débattre, réorganiser l’UMP. Aujourd’hui, on se rend compte qu’il n’y a jamais eu autant de divisions, de fractures. On est plutôt dans la fracturation de ce parti que dans l’apaisement et le rassemblement. "

 

Pendant ce temps, il en est qui, la main sur le coeur, assurent qu'ils ne mangent pas de ce pain-là. Sur France Inter, Henri Guaino, député des Yvelines et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, prend la défense de Jean-François Copé, accusé d'avoir fait payer par le parti 24.000 euros de frais de déplacements pour son épouse.

 

"Je ne rentrerai pas dans ces attaques personnelles que je trouve absolument minables et d’une grande mesquinerie. Je voudrais rappeler que le président d’un parti comme l’UMP n’est pas payé. Et que, de temps en temps, il veuille partir avec sa femme pour la voir ne me paraît pas en soi scandaleux. La meilleure chose serait que l’on ne prenne pas en charge les billets de sa femme et qu’il soit correctement payé. "

Les députés socialistes "frondeurs" s'interrogent

Vote contre ou abstention ? Que vont faire ce mardi après-midi les 41 députés socialistes mécontents de la politique pro-entreprise du gouvernement, lors du vote du budget rectificatif de la Sécurité sociale ? Pas question en tout cas d'adopter ce texte, prévient - toujours sur France inter - le député "frondeur" de la Nièvre Christian Paul.

 

"Nous sommes des députés socialistes et nous n’avons pas décidé de quitter cette majorité. Nous soutenons le gouvernement, mais quand il s’écarte de ce qui nous paraît le bon chemin en matière de politique économique pour la France, quand ce chemin comporte des mesures qui ne sont pas justes, comme le gel des prestations sociales, cela n’est pas digne d’un gouvernement de gauche qui doit faire face à la crise économique mais doit avoir le souci de la justice sociale. "

 

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