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Attentes contradictoires pour l'interview de François Hollande

L'essentiel de l'actualité politique de ce jeudi matin tourne essentiellement autour de l'intervention très attendue du chef de l'Etat ce soir à la télévision.
Article rédigé par Olivier Bost
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Qu'attendez-vous ce soir du président de la République ? Aucun invité politique n'a échappé à cette question ce matin. Pour François Bayrou sur France 2, un retour aux fondamentaux pour commencer serait déjà un premier point : "J'attends qu'il soit le chef de l'Etat. Il y a des moments où un pays a davantage encore besoin de celui qui doit en son nom trancher, orienter, entraîner ".

Expliquer le cap, c'est ce que voudrait la députée socialiste de Seine-saint-Denis et ancienne ministre Elisabeth Guigou qui estime que certains membres du gouvernement ont perturbé la boussole : "Les Français comprennent très bien que le gouvernement ne puisse pas réparer en quelques mois ce qui s'est dégradé en 10 ans. Mais les couacs de certains jettent malheureusement le doute sur l'action du gouvernement qui pourtant tient un cap ".

Cet héritage dont parle Elisabeth Guigou, la droite estime qu'on lui a assez fait le coup. Le président devrait assumer son propre passif attaque Bernard debré le député UMP de Paris sur LCI : "Il va nous dire c'est pas de ma faute, c'est la faute des autres. C'est l'antienne qu'on entend depuis 10 mois. C'est peut-être vrai pour le début de son quinquennat, mais maintenant, le chômage, c'est le sien. C'est le chômage de gauche ".

Et pour son collègue Laurent Wauquiez François Hollande doit : "Oser, oser résolument. Parce que François Hollande a fait des demi-mesures, il est devenu le président du chômage et des impôts. Donc oser renverser la table, sortir des demi-mesures ".

Impatience à gauche

Quand on est président, on n'est pas conseiller général de canton : la charge du député ps de paris Pascal Cherki trouve des échos. Même si le vocabulaire est différent, l'impatience grandit y compris au PS. Le sénateur Gaëtan Gorce estime que l'exécutif ne va pas assez loin : "On a commencé à apporter des bouts de solutions, mais des bouts de solutions. C'est à dire que les Français n'ont pas le sentiment qu'il y a une politique cohérente, construite qui se mette en place. C'est cela qu'il faut éclaircir. Est-ce que le pays peut l'entendre aujourd'hui 10 mois après, c'est la question que le président de la République peut se poser ".

Et son collègue écologiste Vincent Placé paraphrase Danton et demande de l'audace : "J'attends non pas un discours révolutionnaire, mais j'attends quand même une révolution politique. Il ne faut pas faiblir par rapport au message qui a convaincu les Français, qui était celui du Bourget. Si on fait le Bourget pendant la campagne et qu'après, on fait la politique de Mme Merkel, ce n'est pas possible. Et finalement, à la fin on n'a plus aucun allié ".

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