L'info de l'Histoire. France-Chine : l’expérience coloniale
Jadis, les relations entre les deux États ont été marquées du sceau de la colonisation. Quand la France obtient en 1849 une concession dans la ville de Shangaï, c’est grâce à la puissance de ses armes. Shangaï et Tien Tsin seront de ces lieux qui feront rêver les Français sur l’Extrême Orient. Shangaï surtout, considérée comme une ville des plaisirs.
Un extrait d’une pièce radiophonique de 1940 l’illustre à merveille : les Chinois connaissent la misère, tandis que la concession internationale vit dans le luxe. Après la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement nationaliste de Tchang Kaï-Chek bloque ce processus et la proclamation de la République populaire de Chine en 1949 par Mao fait progressivement entrer la Chine dans le cercle étroit des grandes puissances.
Influence idéologique
Commence le retournement. La Chine communiste exerce une influence idéologique en Occident, où les maoïstes sont, dès 1968, à la pointe de la contestation. En France, le fantasme d’une invasion chinoise émerge. Jean Yanne la met en scène dans son film Les Chinois à Paris, en 1974. Mais c’est un prétexte pour dénoncer la collaboration française durant l’occupation allemande de 1940-44.
Vu d’aujourd’hui, cette fiction a quelque chose de prophétique. La puissance chinoise s’est affirmée. Par l’économie, ce pays a forgé ses nouvelles routes de la soie, qui l’imposent en maître dans le monde entier. En regardant Macron et Xi Jinping, nous savons que l’impérialisme n’est plus incarné par la France, mais par la Chine à laquelle il nous faut demander maintenant de défendre la paix. Et de ne pas utiliser les armes… Oui, le retournement s’est accompli.
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