Cet article date de plus d'onze ans.

JeanDavid Blanc, coincé trois jours, seul, dans l'Himalaya

Après un accident de paramoteur, le Français s'est retrouvé à trois mille mètres d'altitude, seul, dans le froid glacé. Il a failli y rester. Il raconte son aventure dans un livre : "Trois jours au Népal" (Robert Laffont).
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
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Au début, c'est comme un rêve. JeanDavid Blanc vole à travers les nuages, au-dessus du Népal. Le Français a l'habitude de naviguer avec son paramoteur : une aile géante, un moteur et une hélice accrochée dans son dos. Il avance au milieu de la brume. Il ne voit rien.

Mais soudain, face à lui, une montagne apparaît. JeanDavid Blanc n'a pas le temps de freiner. Il s'écrase contre la pierre ou plus exactement contre un buisson. C'est sa chance, immense. Le choc pourrait être terrible. Il est doux.

Le pilote s'accroche aux branches. Sous ses pieds, c'est le vide. Jean David Blanc est seul, coincé, perdu, mais il est vivant. Il a juste le nez éraflé. Il se met en équilibre, parvient à récupérer sa radio, son téléphone. Il note ses coordonnées GPS et envoie aussitôt un SMS à ses amis qui participent au voyage et qui doivent être quelque part, plus loin. Mais où ?

Le Français reçoit une réponse rassurante. On s'occupe de lui. Un hélicoptère va se mettre en route. JeanDavid Blanc doit simplement être patient. Il est sur un balcon au-dessus du vide. Le moindre faux pas, et c'est la chute.

Il contacte l'équipe au sol. Mauvaise nouvelle : la nuit va tomber, l'hélicoptère ne peut plus décoller. Le pilote va devoir passer la nuit dans le froid glacé. Il rassemble quelques branches gelées, et avec deux fils électriques du paramoteur, il provoque un court-circuit, et une petite flamme. De quoi se réchauffer quelques heures. La nuit est longue. Pour passer le temps, JeanDavid Blanc, qui est musicien, fait des gammes dans sa tête.

Au matin, il renoue le contact avec ses amis. Mais l'échange est bref. La radio n'a plus de batterie, le téléphone non plus. JeanDavid Blanc a juste le temps d'envoyer un dernier SMS à sa fille : "je t'aime".

Il prend alors une décision très importante. Il va essayer de se sauver lui-même. Il ne va pas attendre les secours. Il se hisse vers le haut, puis se dirige vers la vallée. Il marche pendant des heures, sans penser à la fatigue. La forêt est de plus en plus dense. C'est une jungle. Puis une nouvelle montagne apparaît. Jean David Blanc s'effondre. Il ne sait plus du tout où il est. Il est piégé, au milieu de l'Himalaya.

Il se relève. Il n'a rien à perdre. Il croise des biches, un ruisseau. Il va continuer, marcher encore, "s'enfoncer dans le néant". Malgré l'épuisement, et malgré la nuit qui revient. Il dort au milieu des rocailles, se relève encore.

Nous sommes au troisième jour. A l'horizon, le Français aperçoit un champ. L'espoir renaît. Quelques heures de marche encore, et deux paysans népalais s'avancent vers lui. JeanDavid Blanc est sauvé.

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