Cet article date de plus d'onze ans.

Depuis trente ans, un faux architecte exerçait dans les Yvelines

L'homme a construit des maisons, des écoles, et même une clinique. En tout illégalité. Il n'avait aucun diplôme d'architecte. Il vient d'être arrêté.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Il exerçait depuis 1983. Il
a construit des maisons, des immeubles HLM. A Limay, il a bâti des écoles. A
Mantes-la-Jolie, il a même construit la polyclinique. Rien qu'entre 2009 et
aujourd'hui, il a répondu  à 47 marchés,
pour plus de 900 000 euros. Il aurait pu continuer si un de ses clients n'avait
pas eu un doute.

Le site du Parisien, dans
l'article de Julien Constant, raconte l'histoire en détail.
L'an dernier, un médecin demande à l'architecte de coordonner des travaux dans
sa maison. Il a confiance. Le professionnel a 58 ans. Il exerce depuis trente
dans le département. Mais quand les travaux commencent, le médecin n'est pas
satisfait. Il ne comprend pas les choix de l'architecte. Il est même troublé.
Il veut en savoir plus. Il cherche son nom dans la liste de l'ordre des
architectes. Il ne trouve rien. Il décide alors de porter plainte.

Les gendarmes prennent la
relève. Ils épluchent minutieusement tous contrats signés par l'architecte. Ils
reconstituent sa carrière pas à pas. Après des mois d'enquête, ils se rendent à
l'évidence : l'homme n'a jamais obtenu son diplôme. Pendant trente ans, il a
donné le change sans qualification. Et ses clients n'y ont vu que du feu. Ca
parait incroyable. Pour l'expliquer, Le Parisien avance une piste : le faux
architecte avait quand même des compétences, avec une qualification de maître
d'oeuvre, ce qui est le niveau en-dessous du diplôme d'architecte. D'ailleurs,
il avait conscience de ce qui lui manquait. D'après le journal, il s'était
finalement engagé dans un cursus pour obtenir son diplôme.

Mais pour lui, c'est trop
tard. Mardi dernier, les gendarmes sont allés le chercher à son domicile. Ils
l'ont placé en garde à vue. L'imposteur a avoué. Il a raconté comment la
supercherie avait commencé : au départ, il y a trente ans, il s'est simplement
fabriqué un faux tampon, pour faire croire qu'il était architecte. Il s'est
pris à son propre jeu. Il a continué à exercer illégalement.

Cela va lui coûter cher.
Sans attendre, la justice a confisqué une grande partie de son patrimoine,
notamment sa maison. Le faux architecte sera jugé le 10 juin, mais seulement
pour la période 2009-2013. Pour tous les bâtiments construits avant 2009, il ne
peut plus être poursuivi. Les faits sont prescrits.

 

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