Dans notre nombril, des chercheurs ont découvert des centaines de bactéries
Des chercheurs américains ont étudié le nombril de cinq cents volontaires. Avec un coton-tige, ils ont prélevé des échantillons. Pour l'instant, soixante individus seulement ont été passés au crible, mais le résultat est déjà impressionnant. Sur le nombril de ces soixante personnes, les spécialistes ont identifé 2300 espèces de bactéries. Notre nombril est une jungle.
Tous les détails figurent sur l'excellent blog de Pierre Barthelemy, Passeur de Sciences. Le journaliste rappelle d'abord que cette partie de notre peau est beaucoup moins exposée que d'autres. On ne se lave pas le nombril comme on se lave les mains. Cela permet le développement d'une "communauté bactérienne peu exposée".
D'un nombril à l'autre, la biodiversité est plus ou moins importante. Dans l'étude, le volontaire le moins bien doté hébergait 29 espèces de bactéries, et le mieux "équipé", pas moins de 107 espèces différentes. Mais nous avons un patrimoine commun : huit familles de bactéries se retrouvent chez 70% des individus. Les auteurs de l'étude les qualifient d'espèces "oligarques". Pour parler de ces bactéries dominantes, ils utilsent le même vocabulaire que dans une forêt tropicale.
Si vous êtes en ce moment dans votre salle de bain, ne vous inquiétez pas ; ne cherchez pas à récurer votre nombril. La plupart de ces bactéries sont inoffensives. Certaines ont même un rôle positif. Elles en combattent d'autres qui sont beaucoup plus agressives. Il y a une régulation naturelle. Les chercheurs s'en doutaient. De nouvelles études le confirment.
Pour les spécialistes, la vraie surprise est ailleurs. Le blog Passeur de sciences révèle que les biologistes ont mis la main sur des archées. Ces microorganismes appartiennent à une autre espèce du vivant. Jusqu'ici, on n'en avait jamais découvert sur la peau d'un humain. L'étude précise que ces archées ont été identifiées, pour la plupart, dans un nombril bien particulier, celui d'un homme qui se vante de ne "pas s'être douché ni lavé depuis plusieurs années". Sans le vouloir, cet individu a reconstitué dans son nombril un environnement "extrême". Pour les chercheurs, c'est un terrain passionnant. Même si vous êtes plus propre que cet homme, vous pouvez regarder maintenant votre nombril avec un autre oeil. Il est beaucoup plus riche qu'on ne le pensait. Il n'a pas encore révélé tous ses secrets.
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