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Victoria Evans bat le record féminin de traversée de l’Atlantique à la rame en solitaire et ne veut pas recommencer

Avec une traversée en 40 jours et19 heures, et un périple qu’elle décrit comme éprouvant à l’extrême des Canaries à la Barbade, la Britannique a raccourci le record précédent de neuf jours sur le même trajet. Mais ell n’envisage pas de reprendre la mer seule.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Victoria Evans, 35 ans, lors de sa traversée de l'océan Atlantique à la rame, sur son compte Twitter SeaChangeSport. (CAPTURE D'ÉCRAN)

Quatre mille sept-cent quarante kilomètres de Tenerife, aux Canaries, jusqu’à la Barbade, dans les Caraïbes, le tout en 40 jours et 19 heures, soit neuf jours de moins que le précédent record établi en 2018 par une autre Britannique : Victoria Evans, 35 ans a pulvérisé les statistiques, poussée par des rafales de vent exceptionnelles, au point que son équipe à terre a eu peur qu’elle aille trop vite.

L’euphorie de la vitesse peut devenir dangereuse et faire perdre le nord, et c’est ce qui a bien failli arriver à Victoria Evans. "Au bout du troisième jour, confie-t-elle au South China Morning Post, j’ai compris que si je continuais à ce rythme, je pouvais battre le record, alors je n’ai plus rien fait d’autre que ramer, un peu manger et dormir, et ne plus faire aucune pause dans la cabine."

Sauf que les vents, si utiles pour avancer, lui ont aussi joué des tours, l’obligeant à écoper des litres et des litres d’eau, la poussant à redresser la position du bateau toutes les 20 minutes, brisant le câble de son gouvernail et même verrouillant sa cabine après un gros coup de tabac qui a claqué la porte, enfermant toute ses affaires, batterie de secours ou encore canot gonflable à l’intérieur. La suite ressemble à un épisode de MacGyver où elle explique s’en être sortie en sciant le verrou pendant trois heures, en pleurant. On a beau s’entraîner, se préparer, anticiper, la réalité est toujours au-dessus des prévisions. D’autant que Victoria Evans, avocate de profession, n’est pas une fille de la mer, loin de là.

Une traversée trop éprouvante pour lui donner envie de recommencer

Enfant, elle détestait faire du sport, c’est vers 25 ans qu’elle s’y est mise, pour se défier. En 2017, elle gravit le mont Blanc et c’est en redescendant qu’elle pense à l’Atlantique. Elle se met en tête de le traverser, de devenir la quinzième femme à le faire seule, à la rame, de battre le record et au passage de lever des fonds pour son association et financer des projets sportifs pour les filles. Depuis son arrivée à la Barbade le 24 mars, voilà qui est fait, mais elle le dit d’emblée, hors de question de recommencer.

Trop éprouvant, trop extrême, malgré des moments de contemplation inestimables, les nuits étoilées sans aucune pollution lumineuse, les visites des tortues autour du bateau, de requins, de poissons multicolores et surtout de dauphins, par centaines, rappelant que sous la surface vit un monde bouillonnant et particulièrement fragile. Victoria Evans ne réitèrera donc pas l’exploit seule, et confie que son prochain défi, sur terre ou sur mer, se fera sans doute en équipe.

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