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Stan, le squelette de T-Rex vieux de 67 millions d’années, star d’une vente aux enchères à New York

Ce fossile découvert en 1987 est mis à prix mardi soir par le Black Hills Institute. La maison d’enchères Christie’s espère battre le record établi en 1997 avec la vente du T-Rex Sue à 8,3 millions de dollars.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Stan, le squelette de T.Rex vieux de 67 millions d’années. (CHRISTIE'S)

C’est un Tyrannosaurus rex, le roi du Crétacé, souvent présenté comme le plus féroce, impitoyable, vorace de tous les dinosaures. Il est immense, il fait peur et il s’appelle Stan, comme Stan Sacrison, le paléontologue amateur qui l’a découvert dans le Dakota, aux Etats-Unis. C'était en 1987, et c’est son squelette qui est mis aux enchères mardi 6 octobre chez Christie’s, à New York.

Sa fiche de présentation est impressionnante : 4 mètres de haut, 12 de long, 188 os pour un animal qui devait peser entre 7 et 8 tonnes, avec une mâchoire dont la plus grande dent mesure 28 centimètres. Stan était un mâle âgé d’une vingtaine d’années au moment de sa disparition il y a 67 millions d’années, et l’étude de son squelette nous en dit beaucoup sur sa vie. On sait par exemple qu’il s’est cassé le cou dans sa jeunesse, mais qu’il s’en est remis puisque deux de ses cervicales sont soudées. Il s'est aussi fait mordre par un autre T-Rex si l’on en croit des traces de crocs sur son crâne, et il se nourrissait de Triceratops et d’Edmontosaurus, puisqu’on a retrouvé leurs os partiellement digérés au milieu de sa carcasse.

Les prix des fossiles s'envolent

L'étude des fossiles permet d'apprendre beaucoup de choses. Mais pour ça, il faut qu'ils soient dans des musées, ou à disposition des musées. C'est de plus en plus rare. Depuis quelques années, les dinosaures finissent plutôt dans les salons de propriétaires privés, des millionnaires anonymes, et des célébrités comme Leonardo DiCaprio ou encore Nicolas Cage. En 2020, le fossile est devenu le trophée décoratif "tendance" à avoir chez soi quand on peut se le permettre. Parce qu’il n’y a pas plus impressionnant, que c’est un pan d’histoire. Peut-être aussi parce que ça rappelle la vulnérabilité de toute espèce.

Avec cette mode, les prix se sont envolés, et les musées ne peuvent pas suivre. Leurs budgets se limitent en moyenne à quelques dizaines de milliers d’euros, là où Stan est estimé à 8 millions de dollars. Il reste la solution du mécénat. C’est ce qui est arrivé en 1997 à un autre T-Rex, Sue, dont l’achat par le Field Museum de Chicago a été financé par Mac Donald’s et Disney. En échange, les deux entreprises ont des droits de merchandising, soit le moulage de copies, la vente de peluches et de jouets.

Finir dans un musée et un menu enfant en version miniature, ou dans un salon sont les options qui attendent Stan, passé, en 67 millions d’années, de plus grand prédateur que la Terre ait connu, à proie des caprices d’une poignée d’humains.

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