Pour 2022, le président de l’archipel des Palaos appelle les pays pollueurs à assumer leur responsabilité climatique
Dans sa tribune publiée par le magazine "Time", Surangel Whipps Jr. y décrit la situation intenable dans laquelle est plongé son archipel à cause de la montée des eaux et explique vouloir poursuivre en justice les pays émetteurs de gaz à effet de serre.
"Imaginez si les pays riches qui ont causé le dérèglement climatique prenaient vraiment leurs responsabilités…" Dans une tribune publiée par le magazine américain Time, Surangel Whipps Jr., le président de l'archipel de Palaos, détaille sa priorité pour 2022 : mettre les pays pollueurs, la Chine, les États-Unis, la Russie, l'Inde ou encore l'Union européenne, face à leurs responsabilités.
Et il y a urgence. Pour les 500 îles qui composent l'archipel des Palaos dans l'océan Pacifique, c'est une question de survie. Ce paradis au bout du monde "n'est pas simplement menacé par le changement climatique, écrit-il, il est ravagé depuis deux décennies par la montée des eaux et vient d'endurer le passage de deux typhons majeurs."
"Imagine if the rich countries that caused climate change actually took responsibility"https://t.co/rv1dI0esaf
— TIME (@TIME) January 7, 2022
Surangel Whipps Jr. explique que les catastrophes n'ont plus rien d'exceptionnel. Coulées de boue, inondations, orages : les évènements climatiques sont violents, réguliers, de plus en plus rapprochés les uns des autres, ils stoppent la vie économique, la vie tout court. "Pourtant, les pays riches continuent de déverser leurs émissions empoisonnées dans l'atmosphère, et les plus gros pollueurs ne sont pas tenus de rendre des comptes (…) Alors nous, petites îles du Pacifique, nous n'allons pas baisser les bras, nous allons nous unir pour poursuivre les responsables en justice." Le but : déposer des plaintes collectives devant les instances internationales, faire appel à la loi.
"L'année de la responsabilité"
Surangel Whipps Jr. veut faire appliquer le principe pollueur-payeur et créer des précédents. Parce que construire des digues ou déplacer un hôpital en hauteur non seulement coûte cher, mais ne suffit plus. À terme, dans quelques décennies, les 18 000 habitants devront partir et abandonner leurs racines à l'océan.
D'où la colère de Surangel Whipps Jr., 53 ans, qui rêve malgré tout de pouvoir transmettre sa terre à ses petits-enfants. "Bien sûr, dit-il, nous sommes résilients, nous nous tournons vers nos cultures et notre histoire pour trouver la sagesse, mais la sagesse sans les moyens d'agir n'a jamais sauvé personne. C'est pourquoi nous appelons à faire de 2022 l'année de la responsabilité, pour respecter les droits de tous les humains, et remplir envers les futures générations notre devoir de gardiens de la Terre."
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