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L’étoile du jour est un milliardaire qui a choisi de ne plus l’être

Charles "Chuck" Feeney a décidé de se séparer de sa fortune en faisant des dons à des associations ou des hopitaux, des écoles, etc. Des dons qui se sont étalés au fil des années.

Article rédigé par franceinfo, Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des billets de dollars mis en tas. Photo d'illustration. (ALFRED GESCHEIDT / ARCHIVE PHOTOS)

Il s'agit d'un Américain, 8 milliards de dollars de fortune, modeste à côté de Jeff Bezos et Bill Gates, mais tout de même : il fait partie des 2 153 personnes dans le monde qui possèdent plus d’un milliard. Ou plutôt "il faisait", puisque Charles "Chuck" Feeney, 89 ans, a choisi de tout donner à des associations, des hôpitaux, des universités.

C’est l’histoire d’une promesse qu’il s’est faite à lui-même il y a 38 ans, celle de redistribuer ce que lui a fait gagner son entreprise Duty Free ShoppersLes boutiques de parfum, d’alcool, de tabac hors taxe dans les aéroports, c’est lui. Un empire particulièrement rentable, qui lui a rapporté des sommes considérables. Trop, selon lui.  En 1982, il a donc créé un fonds baptisé Atlantic Philanthropies, vers lequel il a transféré en quelques mois toutes les parts qu’il avait dans Duty Free Shoppers. Secrètement, sans le dire à personne, pas même à son associé qui ne l’apprendra que 12 ans plus tard ! 

700 millions pour la santé et 3,7 milliards pour l’éducation

Ce qui est particulier, c’est que Charles Feeney n’a pas tout donné en même temps, il y est allé million par million, cause par cause pendant 36 ans : 62 millions pour les collectifs anti-peine de mort, 76 millions pour les partisans d’un système de sécurité sociale aux États-Unis, 270 millions pour les hôpitaux aux Vietnam, mais aussi pour la lutte contre le cancer ou les malades du Sida. Au total, 700 millions pour la santé et 3,7 milliards pour l’éducation, les écoles, les universités. "Parce que la richesse, dit-il, ça ne sert qu’à aider les autres, c’est pour ça qu’il faut la donner, et la donner de son vivant." Et, ajouterait-on, la donner discrètement. Chuck Feeney n’a fait que des dons anonymes, obligeant parfois ses représentants à convaincre les heureux bénéficiaires que l’argent tombé du ciel ne venait pas d’une mafia.

Depuis six jours, les caisses d’Atlantic Charity sont enfin vides, le philanthrope est allé au bout de sa promesse. D’après le magazine Forbes, il n’a pas de Rolex, pas de voiture, pas de yacht, pas de maison, juste un deux pièces à San Francisco et 2 millions sur son compte pour ses vieux jours et ses frais de santé. "Je ne déteste pas l’argent, dit-il, mais au fond, personne n’a besoin d’en avoir autant." Un principe simple, évident, et qui, à regarder sa vie, s’applique vraiment très bien quand on est milliardaire.

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