La championne de handball Amandine Tissier met sa carrière en pause pour suivre un traitement contre la sclérose en plaque

Il y a des choses qu’on peut difficilement laisser aux vestiaires, jouer soixante minutes puis revenir s’en occuper. C’est ce qu’a fait pourtant pendant trois ans Amandine Tissier, handballeuse de renom, championne de France l’année dernière avec Brest, et qui se bat depuis 2018 contre elle-même, contre son corps qui lui joue des tours à cause d’une sclérose en plaque.

La semaine dernière, elle a annoncé qu’elle mettait sa carrière avec son nouveau club de Nantes en pause, pour pouvoir se soigner, et parce que l’épreuve de force est devenue trop rude. Elle le raconte dans un long entretien au journal Le Parisien : "Les poussées de sclérose ne préviennent jamais, dit-elle, et quand elle arrive, c’est comme quand vous vous endormez dans votre canapé et que vous vous réveillez avec le bras engourdi, mais puissance mille, dans tous les membres, bras, jambes, et dans les côtes. Dans ces moment-là, il m’est impossible de tenir ne serait-ce qu’un verre." 

Information officielle : Amandine TISSIER met sa carrière de joueuse professionnelle entre parenthèse https://t.co/flQL17Bmaz

— Les Neptunes de Nantes (@NeptunesNantes) November 30, 2021

Amandine Tissier a 28 ans, elle a une vie saine, ne boit pas, ne fume pas, mais voilà, son corps a développé ce nous portons tous en nous sans le savoir, les gènes de la sclérose en plaque, maladie auto-immune, c’est-à-dire déclenchée par l’organisme lui-même, qui détraque le système nerveux, et touche 100 000 personnes en France. Sans qu’on sache pourquoi, sans que l’on comprenne ses déclencheurs, sans remède non plus. Amandine Tissier se bat donc pour dompter la maladie avec plusieurs traitements, des soins lourds en termes d’effets secondaires. Le dernier par exemple a détruit massivement ses globules blancs, autrement dit ce qui forme la barrière immunitaire contre les virus et bactéries, la rendant encore plus faible. Alors elle a décidé de poser le ballon.

Si on me voit dans la rue, personne n epeut deviner que j'ai la sclérose en plaque. Je peux encore marcher. Pour la suite j'essaye de rester optimiste, je pense à autre chose, je lutte (...) la vie continue.

Amandine Tissier, handballeuse atteinte de sclérose en plaque

au Parisien-Aujourd'hui en France

"Quand on est joueuse professionnelle, dit-elle, on a déjà un calendrier très serré, alors ajouter les séances à l’hôpital et les soins, ça n’est plus gérable, or je veux stabiliser ma maladie. Donc c’est une parenthèse, je ne sais pas si je pourrai ou voudrai reprendre." Amandine Tissier n’est pas du genre pessimiste. Malgré la maladie, elle déborde de projets. Elle prépare déjà un DUT technico-commercial pour se reconvertir, elle dit aussi son envie de devenir mère, d’avoir des enfants. "Je lutte, dit-elle, je suis bien entourée, et j’essaye de rester optimiste, la vie continue."