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Inondations historiques au Pakistan : la ministre du Changement climatique réclame que les responsables du réchauffement climatique payent

1 300 personnes sont mortes, 33 millions sont touchĂ©es : Sherry Rehman, la ministre du Changement climatique porte la voix d’un Pakistan, dĂ©vastĂ© par des inondations historiques.

Article rédigé par Marion LagardÚre
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Sherry Rehma, la ministre pakistanaise du Changement climatique, durant une conférence de presse à Islamabad en mai 2022. (FAROOQ NAEEM / AFP)

Elle est partout, sur toutes les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision du monde, porte-parole d’un Pakistan dĂ©vastĂ© par des inondations sans prĂ©cĂ©dent. Sherry Rehman, 61 ans, n’est pas ministre de l’Écologie mais du Changement climatique. Et elle entend bien montrer que ce n'est pas la mĂȘme chose.

>> Pakistan : ce que l'on sait des inondations dévastatrices qui ont fait au moins 1 136 morts en trois mois

Le changement climatique est concret, se passe maintenant et le Pakistan est en premiĂšre ligne. VoilĂ  ce qu’elle rĂ©pĂšte dans toutes ses interviews, dans les mĂ©dias amĂ©ricain, anglais, canadien : 1 300 personnes sont mortes, 33 millions ont perdu tout ou partie de leur logement, 90% des rĂ©coltes de la rĂ©gion du Sindh sont noyĂ©es, tout comme les hĂŽpitaux, les casernes de pompiers, les ponts, les routes, il n’y a plus de sanitaires, plus d’eau potable et les maladies menacent...

"Vous savez, prĂ©cise Sherry Rehman Ă  NPR, nous sommes habituĂ©s Ă  la mousson, aux pluies diluviennes. Mais lĂ , c’était le dĂ©luge biblique, du jamais vu, donc non, ce n’est pas une catastrophe ‘naturelle’. C’est une catastrophe provoquĂ©e par les activitĂ©s humaines, et les plus gros pollueurs, ceux qui contribuent le plus au rĂ©chauffement ne peuvent pas tourner le dos Ă  la rĂ©alitĂ©. La rĂ©alitĂ©, c’est que les corporations dont les profits dĂ©passent le PIB des nombreux pays doivent prendre leurs responsabilitĂ©s." Autrement dit, payer, rĂ©parer, envoyer du matĂ©riel dans l’urgence, mais aussi financer les infrastructures en amont.

"D’autant qu’on sait que ça va recommencer, dit-elle au Guardian, la tempĂ©rature globale n’a pas baissĂ©, bien au contraire. Les canicules et les inondations vont se succĂ©der, les glaciers fondent. Nous ne nous pouvons pas nous adapter seuls." Sherry Rehman rappelle que le Pakistan reprĂ©sente de 1% des Ă©missions de CO2 mondiales, une tonne Ă©mise par an et par habitant, soit quinze fois moins que les États-Unis ou encore cinq fois moins que la France.

Si sa connaissance du dossier est irrĂ©prochable, le climat n’est pourtant pas son premier combat. Dans son pays, elle incarne la lutte contre les violences conjugales, les crimes d’honneur ou encore le dĂ©lit de blasphĂšme. Autant d’engagements pour lesquels elle a reçu des menaces de morts et vit depuis une dizaine d’annĂ©es sous protection policiĂšre. Les refus et les intimidations ne la feront pas lĂącher, bien au contraire. La Pakistanaise entend marteler sa demande de justice climatique lors de la COP27, la confĂ©rence climat qui se tiendra dans deux mois en Egypte. Son objectif ? Faire entrer des rĂ©parations chiffrĂ©es dans le texte final.

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