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Il parle 41 langues : Vaughn Smith, l’hyperpolyglotte, passionne la presse américaine

Il n’est pas interprète à l’ONU mais modeste nettoyeur de tapis à Washington aux États-Unis. Mais, depuis qu’il est enfant, il s’est pris de passion pour l’apprentissage des langues et son cas, rarissime, lui vaut toute une série de portraits dans la presse depuis deux semaines.

Article rédigé par Marion Lagardère
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Vaughn Smith, hyperpolyglotte sur le compte Twitter de CBS Sunday Morning. (CAPTURE D'ECRAN)

Polyglotte aurait pu suffire, mais au-dessus de 11 langues, les linguistes parlent d’hyperpolyglotte. C'est le cas de Vaughn Smith, 46 ans, habitant à Washington. Ce nettoyeur de tapis parle 24 langues et possède les bases de 41 langues au total. De quoi donner le vertige. Il est parfaitement bilingue en anglais, espagnol, bulgare, roumain, russe, tchèque, portugais, et slovaque. Pour le reste, il peut tenir des conservations soutenues dans 16 autres langues, telles que le français, l'italien, le finnois, l'hébreu, le japonais ou encore le norvégien. Et il maîtrise les bases de 17 autres langues et dialectes. Et non, il n’est pas interprète à l’ONU. Simplement Vaughn Smith aime les langues depuis qu’il est tout petit.

C’est en rencontrant l’un de ses cousins belges francophones qu’il a décidé d’apprendre sa première langue étrangère. "J’étais frustré, dit-il au Washington Post, frustré de ne pas comprendre un mot de ce qu’il disait, de ne pas pouvoir engager la conversation avec lui, je me suis dit ‘je veux ce pouvoir’". À partir de là, il a pris un abonnement à la bibliothèque et s’est emparé des dictionnaires et livres de grammaire en français, puis portugais, allemand, etc.

Décrocheur à l'école... et autodidacte surdoué en langues

Mais la curiosité est dévorante. À l’école, il décroche et ne parviendra jamais à terminer le lycée. Adulte, il multiplie les petits boulots, livreur, videur, peintre en bâtiment, et continue d’apprendre, au fil des rencontres. En travaillant dans un restaurant de sushis par exemple, il apprend le japonais, et ainsi de suite, jusqu’à 41 langues aujourd’hui, sachant qu’il continue et compte étudier l’écossais.

Son cas aurait pu rester anecdotique, il n’a pas postulé pour un Guinness des records, mais son histoire est devenue l’une des plus lues sur le site du Washington Post, elle est reprise partout, à la télé, à la radio, où beaucoup de médias posent la question de l’utilité : en quoi est-ce utile de parler autant de langues ? À quoi peut bien servir un don pareil ? Sous-entendu, n’aurait-il pas pu gagner de l’argent avec ? Sauf que "c’est hors sujet", répond Vaughn Smith.

Pour lui, être polyglotte, c’est se connecter aux autres, faire sourire cette touriste russe un peu perdue en lui demandant si elle a besoin d’aide, ou discuter avec ce groupe d’étudiants sourds en langue des signes. C’est rompre l’isolement, créer des ponts, tendre la main. Et c’est aussi ce qui fait le succès de l’histoire de Vaughn, son humilité, son humanité désintéressée, peut-être le plus utile de tous les dons.

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